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Au menu de cette revue de presse française, vendredi : un premier débat tout en retenue pour la primaire à droite, la classe politique interpellée par les évêques de France, la bévue magistrale de François Hollande et Bob Dylan prix Nobel de littérature.

Il y avait sept candidats pour le premier débat télévisé de la primaire de la droite et du centre : six hommes et une femme. On s’attendait à un débat houleux mais… surprise, les concurrents ont retenu leurs coups. Le Figaro titre sur un "débat à fleurets mouchetés" : ils ont parlé économie, fiscalité, 35 heures et lutte contre le terrorisme mais finalement assez peu des affaires qui entachent la réputation de certains. Dans son édito, le quotidien de droite est même enthousiaste : il souligne la hardiesse des réformes proposées et s'écrie "Vivement l’alternance !"

Aujourd'hui en France, lui, attribue des notes aux candidats, selon 5 critères : la précision, le style, le fair play, la formulation et la combativité. Résultat des courses : Alain Juppé est en tête avec un 7/10 et cette formule désormais célèbre "la force tranquille", Jean-François Copé le talonne avec un 6,5/10 et derrière arrivent un Nicolas Sarkozy tendu, bouillant à l’intérieur et un François Fillon "cash", qui promet d’être le président de l’honnêteté. Ces notes rejoignent d'ailleurs l’analyse de L’Obs, qui titre : "Et soudain, tout le monde s'aime (ou presque)". Pour ceux qui espéraient du sang et des larmes, c’est raté, car "le débat était très policé" et les outsiders - NKM et Bruno Le Maire - n’ont pas renversé la tendance, et ne devraient pas perturber le duel annoncé Juppé-Sarkozy.

Par ailleurs, la classe politique dans son ensemble est interpellée par la conférence des évêques, qui a publié un document intitulé : "Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique". Depuis 1905, l’Église et l’État sont séparés et le religieux est prié de ne pas intervenir dans le débat politique. Mais Le Monde a décidé de consacrer sa une à la conférence des évêques, qui tire la sonnette d’alarme pour dénoncer les fractures de la société française et l’absence de vision à long terme. Dans un entretien, Mgr Pontier appelle à ne pas instrumentaliser les attaques terroristes, à ne pas fustiger les musulmans ou les réfugiés et demande à la classe politique de proposer vrai un projet au pays et un nouveau contrat républicain. Même son de cloche dans l’Opinion, qui appelle les élites françaises à se bouger ! Accusées d’avoir failli dans la conduite du pays, le quotidien les invite à se renouveler et à se diversifier pour se réconcilier avec le peuple.

François Hollande, de son côté, a provoqué un tollé en traitant dans son livre la justice d’"institution de lâcheté". Les magistrats n’ont pas du tout apprécié… L’Opinion parle de "bévue magistrale" dans son édito. Et pour Libération, "Hollande est en chute libre". Ses nouveaux bavardages ont sidéré jusqu’à ses plus fidèles soutiens. Pour eux, cette liberté d’expression commence à faire tâche et gâche des cartouches précieuses, s’il veut se représenter.

Enfin, on termine avec le nouveau prix Nobel de littérature, largement relayé dans la presse française. Llibération consacre 13 pages à Bob Dylan, un chanteur universel qui a transformé la culture américaine, un poète qui s’est lui-même inspiré des plus grands auteurs littéraires : Shakespeare, Rimbaud, Apollinaire ou encore la Bible. Même enthousiasme pour La Croix, qui affirme que Bob Dylan mérite le prix Nobel de littérature et celui de la liberté artistique pour avoir toujours refusé son statut d’icône. Seule L’Humanité émet quelques réserves et affirme que la littérature est de plus en plus négligée, voire oubliée. Le journal regrette que le prix ne soit pas allé à un écrivain, tel le Franco-Syrien Adonis, qui dans chaque livre offre un plaidoyer pour la paix et une réflexion sur l'avenir des peuples.