Une enquête du New York Times révèle que l'entreprise sud-coréenne n'aurait en réalité jamais pu confirmer que les redoutables batteries de ses phablettes étaient bien responsables de leur embrasement.
Samsung, épisode 37. Et non, il n’est toujours pas à l’avantage du constructeur. Cette fois, c’est au tour du New York Times de révéler à quelle nouvelle situation indélicate la firme sud-coréenne doit faire face, elle qui traverse probablement la pire période de son histoire depuis que ses modèles Galaxy Note 7 ont commencé à prendre feu début septembre.
Alors qu’une centaine de ses employés effectuent depuis plus d’un mois des tests en laboratoire pour comprendre pourquoi ses phablettes s’embrasent, même éteintes, le quotidien américain révèle dans un article que Samsung n’est pas encore parvenu à mettre en évidence les véritables raisons de ce dangereux dysfonctionnement.
Plus embêtant encore, elle serait même incapable de les pousser à prendre feu.
Depuis les premiers recensements d’incident, l’entreprise affirme pourtant que les batteries lithium-ion, puissantes mais réputées instables, sont responsables de la surchauffe des téléphones. Pointant du doigt son fournisseur de batteries, Samsung SDI, elle avait alors décidé de s’approvisionner pour ses modèles de rechange chez un autre fabricant, ATL. Mais la récente combustion d’un téléphone dit "sûr" dans un avion, et celle, potentiellement occultée par Samsung, d’un autre modèle supposé fiable, ont soulevé des doutes quant aux causes réelles de l’anomalie.
Dysfonctionnements internes... dans l'entreprise
Park Chul-wan, ancien directeur du département "batteries" à l’Institut coréen des technologies électroniques, a ainsi confié au New York Times "qu'il était beaucoup trop tôt [pour Samsung] pour blâmer les batteries".
"Il était beaucoup trop tôt pour blâmer les batteries"
Et de poursuivre : "Je pense qu'elles n'avaient rien d'anormal ou qu'elles n'étaient pas le principal problème", tout en insistant sur la grande complexité technique du téléphone, empêchant à bien des égards de déterminer l'origine du problème. "Dans sa course effrénée pour doubler l'iPhone 7, Samsung semble avoir poussé tellement loin l'innovation qu'elle en est devenue incontrôlable."
Parallèlement, de nombreux observateurs ont récemment remis en cause l'organisation interne de l'entreprise coréenne, qualifiée de rigide et verticale. Il aurait été établi que certaines décisions, concernant notamment des problématiques d'ordre techniques, auraient été prises par des dirigeants qui ignorent les véritables contraintes qui rentrent dans la construction d'un téléphone.
On ne le sait que trop : il est dangereux de jouer avec des allumettes quand on ne sait pas ce qu'on risque. En l'occurence, de prendre feu.
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