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"Tsar Wars, le côté obscur de la force"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 11 octobre, l’indifférence affichée de Vladimir Poutine face aux mises en garde diplomatiques de la France, qui demande la fin des bombardements russes en Syrie. La visite attendue du président russe en France la semaine prochaine. Et la baisse du nombre de mariages forcés dans le monde.

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À la une de la presse française, mardi matin, l’indignation provoquée par la décision de la Russie de poursuivre ses bombardements en Syrie, notamment à Alep.

Indignation de la France, surtout, qui vient d’essuyer un nouveau "Niet !" de la Russie, à l’ONU, où son projet de résolution, appelant à la fin des bombardements, s’est heurté, pour la cinquième fois, au veto de Moscou. malgré la menace française de saisir la Cour pénale internationale pour "crimes de guerre", Vladimir Poutine persiste et signe, annonçant même l’implantation "permanente" de sa base navale de Tartous, sur la côte syrienne. La France peut-elle parvenir à faire plier le patron du Kremlin ? Question de 20 minutes, qui présente l’engagement du président russe auprès du régime de Bachar al-Assad comme la guerre d’un tsar – "Tsar Wa"», ou le côté obscur de la force.

Vladimir Poutine semble indifférent aux pressions et aux mises en garde diplomatiques. Le président russe reste de glace, "au risque de rejouer l’affrontement des blocs du temps de la guerre froide", prévient Libération, qui se demande "quelles menaces agiter" pour le "faire plier". Le journal assure qu’"e ntre la guerre et la reddition, il existe des moyens intermédiaires, symboliques, mais aussi douloureux pour l’orgueil russe. Des gestes diplomatiques, une mise à l’écart ostensible, ou encore la menace d’organiser le Mondial de football 2018 ailleurs que dans un pays dirigé par un criminel de guerre". Puissance russe ou faiblesse française ? "Paris voudrait être considéré comme l’égal de Washington ou de Moscou, ironise l’Humanité, mais la dépendance atlantiste des dirigeants français, n’en fait au bout du compte que de simples petits télégraphistes". "Hier la Crimée, aujourd’hui la Syrie." Dans le dessin de Ransom pour le Parisien, Vladimir Poutine s’indigne de la position de la France : "C’est quoi, cette ingérence dans mes affaires d’ingérence ?".

C’est dans ce contexte que le président russe est attendu le 19 octobre prochain en France pour l’inauguration de la cathédrale orthodoxe de Paris. Libération , toujours, raconte comment ce centre, qui comprend à la fois une église, une école bilingue franco-russe, une salle de concert, et un café, a été "l’objet de toutes les attentions hexagonales, judiciaires puis parlementaires, afin de célébrer l’historique amitié franco-russe", comment, malgré plusieurs saisies, le projet est sorti de terre, "relativisant les diverses et récentes menaces de sanctions contre la politique du Kremlin en Syrie". Son inauguration par Vladimir Poutine, prévue depuis un an, "embarrasse", à présent, François Hollande. D’après Le Figaro, le chef de l’État devrait finalement renoncer à participer aux festivités mais pourrait, tout de même, s’entretenir avec le président russe, lors d’un rendez-vous de travail, où il serait question de la Syrie et de la crise en Ukraine. François Hollande affiche ses hésitations, au mécontentement du Figaro. "Le maître du Kremlin doit être très impressionné et se dire qu’avec pareil interlocuteur il aurait bien tort de ne pas faire comme bon lui semble", critique le journal, qui estime que "ce n’est pas en traitant la Russie en ennemie que la France trouvera les solutions pour anéantir le [groupe] État islamique et organiser la relève à Damas", et qu’"aux considérations morales, la France doit préférer le pragmatisme".

François Hollande a aussi décidé de reporter la visite qu’il devait effectuer jeudi en Pologne, après l’annulation d’un contrat portant sur l’achat de 50 hélicoptères militaires. Paris ne goûte pas vraiment la décision de Varsovie d’acheter des hélicoptères américains plutôt que les Caracal de l’Européen Airbus. "Et si on les rachetait pour en faire des éoliennes?», suggère la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, dans le dessin de Kak, pour l’Opinion, qui ironise sur la façon dont la France, "en quelques jours, et sur deux dossiers différents", aurait réussi le tour de force de "se fâcher avec deux pays traditionnellement opposés l’un à l’autre", la Russie, et la Pologne, donc. S elon Georges-Henri Soutou, historien des relations internationales, ce serait même "un doublé sans précédent historique". L’Opinion critique une séquence diplomatique qui "restera sans doute dans les annales du Quai d’Orsay" comme "une fin de cycle, sans ressort ni autorité".

Un mot, pour terminer, de la Croix, qui revient sur le phénomène des mariages forcés dans le monde. À l’occasion de la Journée internationale des filles, organisée par l’ONU, le journal rappelle que des millions de jeunes filles continuent d’être liées à un homme contre leur gré, au nom de la tradition ou de la pauvreté. La bonne nouvelle, c’est que la tendance est à la baisse sur tous les continents.

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