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Après l'ouragan Matthew, Haïti fait face à la menace du choléra

Le petit pays des Caraïbes, déjà meurtri après le passage de l'ouragan Matthew, doit maintenant faire face à la menace du choléra. Cette maladie, transmissible par les eaux usées, a déjà fait une victime à Port-Salut, une ville dévastée.

Une semaine après avoir été frappé par l'ouragan Matthew, Haïti est confronté à une autre menace potentiellement catastrophique : le choléra. À Port-Salut, une ville qui a été dévastée dans la péninsule méridionale par la tempête, les craintes sont vives : un homme atteint par la maladie est décédé dimanche 9 octobre.

Neuf autres patients y sont actuellement soignés. La maladie, qui touche déjà le petit pays des Caraïbes depuis plusieurs années, pourrait faire des ravages dans les zones les plus isolées – qui attendent toujours de l’aide une semaine après le passage de Matthew. La tempête a fait plus de 1 000 morts selon Reuters.

L’ONG Médecins sans frontières, implantée dans le pays depuis plusieurs années, tire la sonnette d'alarme. La maladie, qui se transmet par l’eau, pourrait se propager de manière exponentielle. Elle fait courir un "danger mortel" à la ville et ses environs, a expliqué le docteur Stevenson Desravines, directeur de l'hôpital de Port-Salut, déplorant ne pas disposer des ressources matérielles et humaines nécessaires pour faire face à la crise."Depuis l'ouragan, nous recevons une centaine de patients chaque jour, dont 85 % présentent des blessures provoquées par la tempête", dit-il.

À l'intérieur et à l'extérieur des salles de soins, les malades et les visiteurs sont invités à se désinfecter les mains autant que possible. Des produits antiseptiques, contenus dans des bouteilles de soda réutilisées, sont à disposition. Les malades du choléra doivent, eux, emprunter une porte d'accès à part.

Selon des experts, le choléra a été introduit en Haïti, en 2010, par des Casques bleus népalais de la Minustah, la mission locale des Nations unies censée stabiliser cette nation autrefois surnommée "la Perle des Antilles". Mi-août, près de six ans après le début de l'épidémie, l'ONU a pour la première fois reconnu avoir une "responsabilité morale" envers les victimes et leurs familles, annonçant qu'elle allait leur accorder une "aide matérielle" directe.

Depuis octobre 2010, le choléra a fait près de 10 000 morts en Haïti et, avec toujours plus de 500 cas chaque semaine, le pays fait face à la pire épidémie de l'histoire récente à l'échelle mondiale.

Avec AFP