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Bernard Cazeneuve a envoyé une fin de non-recevoir aux maires demandant à connaître les noms des fichés S qui résident dans leur commune. Le ministre français de l'Intérieur invoque la nécessité de la confidentialité pour les enquêtes.

Pour Bernard Cazeneuve, c’est non. Dans un entretien au Journal du dimanche, le ministre de l’Intérieur exclut de transmettre aux maires les noms des fichés S de leurs communes, comme certains le demandent. Les fichés S "sont surveillés et non judiciarisés, ce qui indique que leur dangerosité n'est pas avérée", et "la communication d'une fiche S est impossible" pour des raisons juridiques, affirme-t-il dans les colonnes de l’hebdomadaire.

"Cette confidentialité est aussi la condition de l'aboutissement des enquêtes", poursuit-il en évoquant l'arrestation de 355 personnes en lien avec des réseaux terroristes depuis janvier.

"D'un autre côté, nous devons trouver un dispositif qui permette d'associer les maires au processus de prévention et de déradicalisation et qui n'obère pas l'efficacité des services de renseignement – ce que les élus, dans leur immense majorité, comprennent très bien. Nous le faisons", assure le ministre.

"Nos efforts paient"

"Par contre, vouloir placer en détention des individus qui n'ont commis aucun crime au seul motif qu'ils ont retenu l'attention des services, c'est inefficace et contraire à la Constitution" et aux "valeurs de la République", réaffirme-t-il en référence à une proposition de Nicolas Sarkozy. Vendredi, le candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle avait annoncé que s'il était réélu il organiserait, le jour du second tour des législatives, un référendum sur "la mise en internement administratif des fichés S les plus dangereux".

"Nos efforts paient" dans la lutte antiterroriste, juge Bernard Cazeneuve. "On estime à moins d'une vingtaine le nombre de ceux qui ont réussi à quitter notre pays depuis le début de l'année", dit-il. Actuellement, "17 mineurs combattants" français en zone irako-syrienne sont recensés, ajoute-t-il.

Le ministre de l'Intérieur dénonce enfin l'attitude de certains à droite sur l'accueil des migrants. "Quand des présidents de région invitent la population à se révolter contre les préfets pour que des migrants relevant de l'asile – c'est le cas de 80 % des gens de Calais – ne soient pas accueillis dans des conditions dignes, et qu'en même temps ils demandent le démantèlement de la ‘jungle’ de Calais, ils ne sont pas seulement démagogues, ils sont surtout irresponsables", accuse-t-il.

Avec AFP