Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 4 octobre, l’échec de la Russie et des États-Unis à faire adopter une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur un cessez-le-feu à Alep, et celui du président colombien, Juan Manuel Santos, à faire approuver l’accord de paix conclu avec les Farc. Et les législatives au Maroc.
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On commence cette revue de presse internationale avec l’échec, hier, de la Russie et des Etats-Unis, à faire adopter une résolution sur le cessez-le-feu à Alep, en Syrie, par le Conseil de sécurité des Nations unies.
«Il n’y a plus rien dont les Etats-Unis et la Russie peuvent parler» sur la Syrie, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, tandis que son homologue du Département d’Etat expliquait que la Russie n’avait «pas réussi à respecter ses propres engagements», notamment humanitaires, s’avérant «incapable de s’assurer» que le régime cesse ses bombardements, notamment sur le plus grand hôpital du quartier rebelle d’Al-Shaar à Alep, hier – dont Le Monde montre la destruction totale, rappelant que le bâtiment avait déjà été visé par des raids aériens, et ciblé par au moins deux barils d’explosifs, samedi dernier. Un an après l’entrée dans le conflit de la Russie aux côtés des troupes gouvernementales, la diplomatie semble avoir totalement échoué. Le politologue russe Fiodor Loukianov s’interroge sur les raisons de cet échec dans le journal gouvernemental Rossiskaïa Gazeta, cité par Courrier International. Selon lui, les États-Unis se seraient montrés incapables de «démêler l’écheveau de leurs liens avec les groupes d’opposition les plus divers», de «fixer leurs critères de ‘modération’»et d’ «établir la frontière entre les groupes «responsables» et les radicalisés» , tandis que la Russie partirait du «postulat qu’aucune stabilisation n’est possible sans la consolidation du régime au pouvoir, quel qu’il soit», estimant que «c’est uniquement sur cette base que l’on pourra rebâtir un État viable» - alors que les forces d’Assad seraient «épuisées et incapables, même avec un puissant appui extérieur, de s’acquitter de leurs tâches, militaires comme politiques». Au-delà de la Russie et des Etats-Unis, c’est l’ensemble de la communauté internationale qui semble avoir conduit la Syrie dans l’impasse, d’après le quotidien panarabe basé à Londres Asharq Al Awsat, qui l’accuse d’avoir poignardé la révolution syrienne dans le dos.
C’est dans ce contexte extrêmement difficile qu’interviennent les Casques blancs, ces bénévoles secouristes de la défense civile syrienne, qui interviennent dans des zones tenues par les rebelles. Chaque jour, ce sont eux, 3 000 volontaires, qui dégagent les corps des victimes de bombardements - un travail épuisant, rappelle The Daily Beast, qui rapporte que cette ONG, financée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Japon, la France, le Danemark et l’Allemagne, mais aussi par des dons privés, est pressentie pour le prix Nobel de la Paix, qui sera décerné vendredi en Norvège. Sa devise, «sauver une personne c'est sauver l'humanité toute entière» , se serait concrétisée par le sauvetage de plus de 60 000 personnes depuis le début de la guerre et aurait coûté la vie à 140 de ses membres. D’après le site américain, les «Assadistes» et les «Poutinistes» accusent quant à eux ces Casques blancs tantôt de n’être pas neutres, tantôt d’être liés aux groupes radicaux, ou encore de former un groupe armé, constitué de combattants.
En Colombie, les électeurs se sont prononcés contre l’accord de paix conclu entre le gouvernement et les Farc. Le résultat inattendu du référendum inspire beaucoup de tristesse au journal El Tiempo, qui a choisi de résumer son sentiment par un dessin, qui montre une colombe crucifiée, s’adressant au ciel: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font» - «ils», entendez notamment l’ancien président Alvaro Uribe, qui a bataillé contre cet accord. Ses détracteurs l’accusent d’avoir fait échouer le processus de paix avec la guérilla marxiste, mais selon The Wall Street Journal, «les graines de cet échec» auraient été «plantées par son successeur », Juan Manuel Santos, dont la façon de négocier et la façon dont il aurait «vendu» son accord, son mises en cause par le journal. «Les Colombiens vivent à côté du Venezuela, et ils savent comment les radicaux ont abusé des privilèges de la démocratie pour prendre le pouvoir à Caracas». «L’accord de paix prévoyait en effet une amnistie pour les crimes de guerre, ceux de la guérilla comme ceux de l’armée ou des paramilitaires», qui ont jalonné ce demi-siècle de conflit, qui a fait 260.000 morts et 45.000 disparus, rappelle L’Obs, qui prévient qu’«à l’arrivée, les Colombiens pourraient n’avoir ni la paix ni la justice».
Enfin au Maroc, les électeurs sont appelés, eux, à renouveler le Chambre des représentants, vendredi prochain. D’après le site 360, le taux de participation va être l’enjeu «crucial» de ces législatives, un fort taux d’abstention risquant de confirmer la «désaffection» des Marocains. Selon le politologue Mustapha Shimi, une forte abstention pourrait bénéficier à la majorité islamiste du Parti Justice et Développement, dont l’électorat est présenté comme «discipliné et motivé», tout comme elle pourrait bénéficier à l’opposition de centre gauche laïque du Parti authenticité et modernité, «le seul à avoir un parcours de non sortant».
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