François Hollande a salué la mémoire de l'ancien président israélien Shimon Peres, mort dans la nuit de mardi à mercredi, un des "plus ardents défenseurs de la paix" selon le président français. "Shimon Peres appartient désormais à l'Histoire, qui a été la compagne de sa longue vie", a écrit le chef de l’État dans un communiqué après la mort, à 93 ans, du prix Nobel de la paix.

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"Avec la disparition de Shimon Peres, Israël perd un de ses hommes d'État les plus illustres, un des plus ardents défenseurs de la paix", a-t-il ajouté. "J'ai pu mesurer [...] que sa force de conviction était intacte.

Hollande a également salué "un ami fidèle de la France". Ce que Shimon Peres était. Dans un entretien avec France 24, réalisé le 15 novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris, il avait confié "se sentir Français". Au delà de la compassion manifestée pour les victimes, il avait également exprimé l'urgence de s'attaquer aux racines du terrorisme. "Peut être qu'il y a une chose que nous pouvons faire, et ce n'est pas simplement de tuer les terroristes, mais de s'attaquer au terrorisme, c'est à dire aux raisons qui font que ces jeunes gens deviennent des fous et des criminels".

Dans un communiqué, Manuel Valls a également longuement salué celui qui "a toujours oeuvré pour qu'Israël, auquel il a consacré sa vie, puisse trouver la sécurité aux côtés de ses voisins". Pour le Premier ministre français, qui avait rencontré à plusieurs reprises l'ex-dirigeant israélien ces dernières années, "Shimon Peres n'était pas seulement le visage chaleureux d'Israël, il était un grand homme d'Etat, une belle conscience de l'humanité, une figure du courage politique". "La France perd un ami qui aimait sincèrement notre pays", a souligné M. Valls, qui s'est lui-même à plusieurs reprises déclaré comme un ami d'Israël.

Vive émotion en Israël

Shimon Peres avait été victime le 13 septembre d'un accident vasculaire cérébral (AVC) majeur accompagné d'une hémorragie interne. Il avait alors été placé sous respirateur et sédatifs en soins intensifs à l'hôpital Tel-Hashomer de Ramat Gan, proche de Tel-Aviv, où il est décédé dans la nuit.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, dont les idées politiques sont éloignées de celles de Peres, a toutefois exprimé sa "profonde tristesse". Il a fait savoir qu'il prononcerait un message personnel et que le gouvernement israélien se réunirait à 10h00 (07h00 GMT) en signe de deuil.
 

Obama et Clinton saluent un avocat de la paix

Barack Obama a lui aussi présenté ses condoléances. "Ce soir, Michelle et moi nous joignons à tous ceux qui, en Israël, aux États-Unis et dans le monde entier, rendent hommage à la vie extraordinaire de notre cher ami Shimon Peres, un père fondateur de l'État d'Israël et un homme d'État dont l'engagement pour la sécurité et la recherche de la paix était fondé sur son inébranlable force morale et sur son indéfectible optimisme", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Même hommage vibrant de l’ancien président américain Bill Clinton, qui supervisa la signature à Washington des accords d'Oslo en 1993 entre Israéliens et Palestiniens. Il a salué dans un communiqué "un fervent avocat de la paix, de la réconciliation et d'un avenir dans lequel tous les enfants d'Abraham construiraient un meilleur lendemain".

"Un exemple pour les jeunes"

De son côté, le président allemand Joachim Gauck a salué la "volonté forte" de Peres dans son engagement de paix avec les Palestiniens. "Je voudrais vous exprimer ainsi qu'au peuple israélien [...] mes profondes condoléances", a écrit le président allemand dans une lettre adressée à son homologue israélien Reuven Rivlin.

"En dépit des atrocités perpétrées (par les nazis) contre sa famille pendant l'Holocauste, Shimon Peres a tendu la main" aux Allemands, a poursuivi Gauck. "Pour cette attitude, nous lui sommes très reconnaissants", a-t-il écrit. "Sa vie au service de la paix et de la réconciliation peut être un exemple pour les jeunes", a encore ajouté Joachim Gauck.

Avec AFP