Au menu de cette revue de presse internationale, les journaux américains demandent plus de transparence aux autorités locales après que deux Afro-Américains ont été tués à Tulsa et à Charlotte à quelques jours d'intervalle par la police, relançant les tensions raciales aux États-Unis. En Pologne, l’interdiction quasi-totale de l’avortement fait débat au Parlement. Enfin, la presse africaine souligne que les dictateurs africains ne sont pas tous logés à la même enseigne…
Après la mort de deux Noirs à Tulsa puis à Charlotte en moins d’une semaine, les bavures policières font les gros titres de toute la presse américaine. Le Wall Street Journal consacre sa une à la ville de Charlotte, où les autorités tentent de restaurer le calme après les émeutes. Ces dernières découlent du manque de transparence de la police, estime le Charlotte Observer, pointant du doigt l'enregistrement de la scène qui cristallise les tensions. "La famille et la police ont une lecture différente de la même vidéo", titre le journal local. Pour la police, l’homme de 43 ans abattu sur un parking aurait refusé de lâcher son arme de poing. Pour la famille, il n’était pas agressif et il est impossible de dire ce qu’il avait réellement entre ses mains. Dans ce climat de tensions raciales, le New York Times lance un appel dans son édito à "rendre publique la vidéo de la police de Charlotte". Selon le prestigieux quotidien, "maintenir le public dans le flou accroît les tensions et fragilise la confiance dans le respect des lois". Le Washington Post constate de son côté que la question de rendre accessible ou non au grand public ce genre de vidéos se pose à chaque fois aux Etats-Unis, et que la façon de la trancher diffère selon les autorités locales.
La presse polonaise analyse le débat en cours au Parlement sur la possible interdiction de l’avortement. Les représentant du groupe "Stop l’avortement" sont à l’origine d'un texte polémique qui pourrait bien faire de la Pologne le troisième pays de l’Union européenne, après Malte et l’Irlande, où l’IVG sera pratiquement impossible. Pour le journal conservateur Rzeczpospolita, ce sont "deux univers de valeurs qui s’opposent". En effet, les députés se pencheront pendant la même session sur un contre-projet à l’initiative du groupe "Sauvons les femmes" visant au contraire à libéraliser l’IVG jusqu’à la 12e semaine de la grossesse. Newsweek dans sa version polonaise titre sur "un test délicat pour la majorité". Le Dziennik Gazeta Prawna, journal de centre droit, souligne que dans “cette bataille pour la moralité des Polonais”, un autre projet risque d’entrer en vigueur : celui qui vise à limiter de manière radicale la fécondation in vitro en interdisant la congélation d’embryons.
La presse internationale s’intéresse enfin aux réactions de la France à la situation en RDC. Le journal Burkinabé le Pays pointe du doigt les "indignations sélectives de François Hollande". L’éditorialiste écrit que la "fermeté du président français à l’encontre du président congolais Joseph Kabila contraste avec sa mollesse face aux putschs électoraux au Congo ou au Gabon".
Le 20 septembre dernier, François Hollande a qualifié d’“inadmissibles” les violences commises en République démocratique du Congo. Malheureusement, poursuit l’éditorialiste, "on ne peut pas dire que le président français affiche la même attitude en ce qui concerne les autres dictateurs africains". Et pour s'y retrouver dans le paysage politique, le dessinateur Gado propose, dans la presse tanzanienne, un petit guide des dictateurs africains...