
Au menu de cette revue de presse française, mercredi 21 septembre, la présentation du budget 2017, le projet de créer 10 à 16 000 places de prison supplémentaires d’ici 2025, une plongée dans des villages où l’accueil des migrants se passe bien, et «nos ancêtres les Gaulois».
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A la une de cette revue de française, la présentation, hier du budget 2017, du dernier budget du quinquennat, par le ministre des Finances, Michel Sapin.
Avec une prévision de croissance de 1,5 % et 2,7 % de déficit public, le gouvernement se montre «largement plus optimiste que les économistes et les grandes institutions», d’après le Figaro, qui voit dans ce budget le «dernier tour de passe-passe (de la majorité) avant 2017» - un budget qui susciterait un certain scepticisme, à la fois pour ses «coûteux cadeaux électoraux» et sa fiscalité élevée. Pour l’Humanité, Bercy aurait choisi de «jouer la carte de l’austérité jusqu’au bout» et surtout mis l’accent sur «l’effort de redressement de (ses) comptes bien plus important» que celui de l’Allemagne – «la preuve, selon l’Huma, d’une obsession tenace qui aura marqué tout le quinquennat».
Le gouvernement a aussi présenté hier un grand plan de construction de nouvelles cellules, pour en finir avec le problème de la surpopulation carcérale. Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, propose la création de 10 000 à 16 000 nouvelles places d’ici 2025, pour un coût estimé entre 1 et 2,5 milliards d’euros, pour que 80% des détenus puissent, à cette date, bénéficier d’une cellule individuelle. Mais son projet ne convainc pas, non plus, l’Humanité, qui parle de «fuite en avant carcérale», et juge qu’il ne permettra pas de réaliser l’objectif de l’encellulement individuel, qui est pourtant un principe inscrit dans la loi depuis … 1875. «Plus on construit, plus on remplit», accuse le journal, qui juge que «l’enfermement est un échec», rappelant que près de 63 % des détenus récidivent dans les cinq ans qui suivent leur libération. Les Echos, pour leur part, rappellent que depuis trente ans, les plans de construction annoncés «n’ont jamais atteint leur objectif», et citent le principal syndicat pénitentiaire, qui estime que c’est «surtout sur la réinsertion qu’il faut travailler», tandis que Libération évoque «le retour d’une promesse perpétuelle» qui jusqu’à présent n’a jamais permis de faire «respecter un principe plus que centenaire».
A noter également, ce reportage de l’Humanité, qui s’est rendu dans plusieurs villages français où l’accueil des migrants et des réfugiés se passe bien. D’après le journal, qui est allé voir ce qui se passe dans certaines communes du Limousin, de Corrèze, et de Côte-d’Or, ces villages offrent des exemples qui démentent «la vision xénophobe propagée par la droite et par l’extrême-droite» - des exemples à opposer à la création, par le Front national, de l’association «Ma commune sans migrants», ou aux réactions de certains élus des Républicains, comme Christian Estrosi sur la Côte d’Azur, ou Laurent Wauquiez, en Auvergne, qui ont accusé le gouvernement de chercher à «multiplier des Calais partout en France». L’Huma qui rappelle que les migrants, ceux que les xénophobes appellent les «peaux foncées, les parasites, les illettrés, les bas morceaux, les morts-la-faim», sont «nos frères en humanité».
Et il est aussi beaucoup question de la polémique créée par les propos du candidat à la primaire du parti Les Républicains, Nicolas Sarkozy, qui a déclaré que «dès que l’on devient Français, nos ancêtres sont Gaulois». Si cette phrase a eu un retentissement important, ce n’est pas la première fois que l’ex-président a émis une déclaration de ce type, rappelle le Figaro, qui rapporte qu’il ne faut pas chercher loin, pour retrouver des propos similaires, comme lorsque Nicolas Sarkozy a avait cité, en mai dernier, l’historien Ernest Lavisse: «Il y a dans le passé les plus lointain une poésie qu’il faut verser dans les jeunes âmes pour y fortifier le sentiment patriotique. Faisons-leur aimer les Gaulois et les forêts de druides». Ce n’est pas la première fois, donc, mais cette fois-ci, les propos de « Sarkozyx le matois », ont notamment pour but de pousser son grand rival Alain Juppé à s’indigner – c’est ce qu’expliquent les Echos, qui relèvent que la stratégie a visiblement fonctionné. «Par Toutatis, heureusement qu’Obélix ne vit pas à notre époque. Il passerait sa journée à se frapper la tempe en répétant « ils sont fous ces Français», ironise Libération, à propos du commentaire du coordinateur de campagne de Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin, qui a pris la défense de son patron en évoquant ses propres jeunes années «bercées avec Astérix et Obélix», ses «ancêtres culturellement gaulois». «Que disent (en réalité) Astérix et Obélix? poursuit Libé. Que nous sommes tous un peu barbares et civilisés, que les différences de l’autre nous enrichissent et qu’il faut venir en aide lorsqu’il est en danger». Mais qui étaient vraiment ces ancêtres gaulois? Question de Slate, qui se demande s’il est vraiment pertinent de se vanter et de se réclamer d’un peuple qui pratiquait l’esclavagisme, les sacrifices humains et la polygamie.
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