
Concrétisant l'avertissement du guide suprême qui a réaffirmé sa détermination à ne pas céder aux mouvement de protestation né de la présidentielle, les forces de l'ordre ont encore usé de la violence contre des manifestants à Téhéran.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé la détermination des autorités, qui ne "céderont pas" face au mouvement de protestation, survenu après la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. " Ni le système, ni le peuple, ne cèderont à la force", a-t-il lancé ce mercredi.
Dans la rue, les heurts entre manifestants et forces de l’ordre se poursuivent, selon des témoignages concordants publiés sur Internet. "Environ 5 000 personnes se sont retrouvées place Sadeghieh [à Téhéran]" et se sont fait attaquer par des miliciens des bassidji, assure un Observateur de FRANCE 24 sur Twitter. Place Baharestan, la situation serait "terrible", selon Persianwiki, un autre internaute très actif sur le site de microbloging. Les bassidji auraient, selon lui, encerclé les manifestants avant de charger. Des coups de feu auraient été entendus. "Il y a des morts partout", rapporte la même source.
"Apparemment, ils ont repris la ville en main", affirme Mina, une Iranienne présente au début du rassemblement de la place Baharestan, à FRANCE 24. "La police était déjà déployée. Les bassidji ont lancé des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Ils ont foncé sur elle à moto." La ville serait devenue "une caserne". "Les forces de police, les Gardiens de la révolution et les milices bassidji sont partout, raconte la jeune femme. On nous a demandé de manifester demain en mémoire des victimes, mais toutes les deux minutes, la télévision prévient que tout nouveau rassemblement sera sévèrement réprimé", explique-t-elle.
Le ministre des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, indique, lui, que Téhéran envisage de revoir à la baisse le niveau de ses relations diplomatiques avec Londres, tandis qu’un autre ministre affirme que les émeutiers sont soutenus financièrement par la CIA.
Les autorités ont par ailleurs maintenu la pression sur le camp du principal rival d’Ahmadinejad, l'ancien Premier ministre Moussavi, en arrêtant une vingtaine de journalistes d’un quotidien le soutenant.
Quant à Mohsen Rezaï, le candidat conservateur arrivé en troisième position à la présidentielle, il a annoncé ce mercredi qu’il retirait sa plainte pour irrégularités concernant l’élection du 12 juin.
Dans une lettre adressée au Conseil des Gardiens de la Constitution, la plus haute institution du pays, il explique que la sécurité du pays passe avant ses propres intérêts.
Les deux autres candidats malheureux, Mir Hossein Moussavi et le réformateur Karoubi, ont eux maintenu leur plainte pour fraude en faveur du président Mahmoud Ahmadinejad, donné vainqueur de l’élection avec 63% des voix.