Au menu de cette revue de presse française, jeudi 15 septembre, la 14ème journée de mobilisation contre la loi Travail, le divorce entre le PS et son électorat traditionnel, ouvriers mais aussi fonctionnaires, de plus en plus tentés par le FN, qui profite aussi des divisons partisanes. Et la présidentielle américaine.
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A la Une de la presse française, ce matin, la 14ème journée de mobilisation des syndicats contre la loi Travail, dont ils demandent à présent l’abrogation.
«Loi El Khomri: retour de la mobilisation sur tous les fronts», annonce l’Humanité, qui rapporte que les opposants au texte ont l’intention de multiplier les propositions alternatives et de se lancer dans une «bataille juridique», récusant l’idée d’un «baroud d’honneur» des syndicats, qui n’ont pas réussi à empêcher la promulgation de la loi. «Comment continuer le combat quand le vainqueur est déjà déclaré?» - le journal le Monde raconte comment les organisations syndicales tentent de résoudre la question, en portant l’estocade sur le terrain juridique, tout d’abord en posant des questions prioritaires de constitutionnalité, en demandant au Conseil constitutionnel de vérifier la conformité de la loi avec la constitution, notamment en ce qui concerne l’inversion de la hiérarchie des normes et le licenciement économique, dont les syndicats estiment qu’ils peuvent engendrer une rupture d’égalité entre les salariés d’une même branche.
A huit mois de la présidentielle, la gauche apparaît plus que jamais divisée, et en ce qui concerne le parti socialiste, de plus en plus coupé de ses fiefs traditionnels, d’après le Parisien, qui met en garde François Hollande contre «la tentation Front national» des ouvriers, mais aussi des fonctionnaires, de plus en plus courtisés par Marine Le Pen - un électorat jusque là traditionnellement acquis au PS, mais qui serait en train de lui tourner le dos. Un problème dont l’Elysée aurait pris conscience, selon le journal, qui relève que François Hollande n’a pourtant pas été «avare de cadeaux» aux fonctionnaires. D’après la ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, ses services seraient en train de lister des «pistes d’action», comme l’attribution de logements aux agents les plus défavorisés, mais beaucoup doutent que ce plan de reconquête suffise à empêcher le divorce en cours, présenté comme totalement consommé en ce qui concerne les classes ouvrières. A voir aussi avec ce dessin de Ransom, où quelqu’un dit qu’il va voter FN «parce qu’il n’a plus de boulot», des fonctionnaires, policier, professeur, infirmière, dire qu’eux aussi, parce qu’ils en ont trop. «Mais comment font-ils au FN pour concilier tout et son contraire?», demande un observateur. Le Front national pourrait bénéficier des divisions de la gauche, mais aussi du centre. S’il décide de se porter candidat, François Hollande devra prendre en compte les ambitions de son ex-ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, qui laisse, lui aussi, planer le doute sur ses intentions. D’où cette question des Echos: «Lequel imposera suffisamment l’idée de sa candidature pour décourager celle de l’autre?». Une question assez semblable, finalement, à celle qui hante les centristes et le Modem, dont le patron François Bayrou, soutient plus que jamais Alain Juppé, sans pour autant exclure être lui-même candidat, si le maire de Bordeaux ne parvenait pas à se qualifier lors de la primaire chez les Républicains. Bayrou, qui prévient aussi très clairement Macron: «Tant que je serai là, il n’y aura pas d’OPA sur le centre» - autrement dit, version western, vu par Kak pour l’Opinion: «Si tu veux un cheval, étranger, trouve le tien».
Des partis qui se déchirent, un FN en embuscade. Et si vrai le problème de cette campagne était finalement le manque de charisme de ses participants? Hypothèse explorée par Libération, qui explique que ce que cherchent confusément les foules en élisant leurs dirigeants, c’est «un chef qui s’impose naturellement, un homme providentiel à l’aura évidente». D’après le politologue Alain Garrigou, ça coincerait «au niveau casting», à cause du «système de production du système de production politique», qui produirait «des gens ordinaires qui se ressemblent tous».
Lui n’hésite pas à se présenter comme l’homme providentiel dont l’Amérique a besoin – on parle bien sûr de Donald Trump, le candidat républicain à la présidentielle. D’après le Figaro, le milliardaire aurait profité de l’éclipse pour raisons de santé et des bourdes de sa rivale démocrate, Hillary Clinton, pour se réincarner en rassembleur et remonter dans les sondages. Cela suffira-t-il à convaincre la majorité de se ses concitoyens de voter pour lui? A voir, pour terminer, avec le dessin de Willem pour Libération, qui montre les affres de l’électeur américain, sommé de choisir entre Hillary Clinton et Donald Trump: «Il faudra choisir entre la peste et la pneumonie».
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