![Premier conseil des ministres du gouvernement remanié Premier conseil des ministres du gouvernement remanié](/data/posts/2022/07/14/1657838972_Premier-conseil-des-ministres-du-gouvernement-remanie.jpg)
Le gouvernement remanié de Nicolas Sarkozy tient son premier conseil des ministres ce matin. Pour l’UMP, cette équipe va "mener à bien le changement indispensable". À gauche, des voix déplorent une "fermeture" politique.
Quelques minutes après l’annonce précipitée de la composition du gouvernement Fillon IV, l’UMP se fendait d’un communiqué de félicitation : "Cette nouvelle équipe va mener à bien le changement indispensable pour notre pays voulu par le président de la République et attendu par les Français."
Après le suspense sur les nominations, la nouvelle équipe se met au travail dès ce mercredi, lors de son premier conseil des ministres à l’Élysée. Sa feuille de route devrait s’inscrire dans la continuité du gouvernement Fillon III. C’est en tout cas ce à quoi s’attend l’opposition, qui souligne le peu de "prises" dans ses rangs lors de ce remaniement, le plus important depuis l’élection du président Nicolas Sarkozy en 2007. Le chef de l’État avait alors intégré plusieurs socialistes dans son équipe gouvernementale.
Le PS redoute un "nouveau tour de vis social"
Michel Mercier, trésorier du MoDem, le parti centriste de François Bayrou, intègre le gouvernement en tant que ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire. Ce proche du "troisième homme" de la dernière présidentielle, est le seul transfuge de la nouvelle équipe. "On l'a fait en accord tous les deux", a assuré le nouveau ministre. Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, notait mercredi sur France 2 que cette nomination était "un nouveau signe d’ouverture".
Pour le Parti socialiste, parmi les plus prompts à réagir, "la composition de ce gouvernement est marquée par plusieurs signaux inquiétants de fermeture". Rue de Solferino, on regrette, entre autres, "la suppression du secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme", et le transfert de l’Éduction nationale aux Affaires sociales de Xavier Darcos "qui a mis en œuvre le plus grand plan social du pays, avec la suppression de milliers de postes". Le PS redoute un "nouveau tour de vis social".
Même son de cloche chez les partisans de l’ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal. Son lieutenant Jean-Louis Bianco écrit ainsi mercredi sur son blog qu’"un remaniement ne sert à rien sauf à occuper les médias pendant 24 heures, dès lors qu’il n’y aura pas de remaniement de la politique menée" et note que "l’ouverture à gauche s’arrête".
D'un Mitterrand à l'autre
Dans le même registre, Libération ironise sur la nomination de Frédéric Mitterrand à la Culture. ‘"La farce tranquille"’, titre le quotidien de gauche, en référence au slogan de la campagne victorieuse de 1981 de son oncle, l’ancien président socialiste François Mitterrand. Dans son éditorial, Laurent Joffrin voit cette "nomination calembour" comme "une certaine fermeture politique".
Frédéric Mitterrand ne sera pas le seul promu attendu au tournant. Pour Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, n’est pas "quelqu’un qui s’est signalé par son intérêt pour l’éducation". Le premier syndicat d’enseignants du primaire, le SNIUPP, l’a d’ores et déjà appelé à "rompre avec la politique éducative menée ces derniers mois".
Quant au prédécesseur de Luc Chatel, Xavier Darcos, désormais ministre du Travail, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, lui conseille de "s’accrocher". Surtout que le nouveau ministre aura les dossiers de l’âge de la retraite et du travail le dimanche à gérer dès son arrivée.
L’Union syndicale des magistrats (USM) fait partie des rares à afficher sa satisfaction sur le remaniement. L’USM se félicite du départ de Rachida Dati, qui laisse "un champ de ruines qu’il faut reconstruire", et de l’arrivée de l’ex-ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie, "quelqu’un qui connaît le droit" et qui est "dans une démarche de concertation".