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L'ex-Premier ministre Agim Ceku arrêté en Bulgarie

L'ancien Premier ministre kosovar Agim Ceku a été arrêté à Guechevo, à la frontière bulgare, en raison d'un mandat d'arrêt lancé par Interpol. Cet ex-dirigeant de la guérilla albanaise au Kosovo est accusé de crimes de guerre en Croatie.

AFP - L'ex-Premier ministre du Kosovo, Agim Ceku, a été arrêté mardi à la frontière bulgaro-macédonienne, à Guechevo, sur la base d'un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre de la justice serbe transmis par Interpol, a annoncé la porte-parole du ministère bulgare de l'Intérieur, Diana Yankulova.

"Agim Ceku a été arrêté mardi à Guechevo à son entrée en Bulgarie en raison d'un mandat d'arrêt rouge diffusé par Interpol à son égard", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Un tribunal bulgare doit se prononcer dans les prochains jours sur la procédure à suivre dans son dossier, a indiqué Diana Yankoulova.

Belgrade accuse Agim Ceku, âgé de 48 ans, ancien dirigeant de la guérilla albanaise au Kosovo, d'avoir perpétré des crimes de guerre en Croatie, pendant la guerre d'indépendance (1991-1995), ainsi que pendant le conflit du Kosovo (1998-99).

A Pristina, un responsable du Parti social-démocrate du Kosovo (PSDK), dont M. Ceku est le président, a confirmé l'arrestation.

"M. Ceku est détenu au passage frontalier de Qustendil, entre la Bulgarie et la Macédoine, depuis 17H30 (15H30 GMT) sur la base d'un mandat d'arrêt émis par la Serbie le 9 mai", a déclaré à l'AFP le porte-parole du PSDK, Gezim Kasapolli.

M. Ceku "se rendait en Bulgarie pour s'y entretenir avec le vice-ministre (bulgare) des Affaires étrangères et d'autres personnalités", a ajouté le porte-parole.

Des pourparlers diplomatiques sont en cours pour libérer M. Ceku et "nous nous attendons à ce qu'il soit libéré dans les premières heures de la matinée" de mercredi, a poursuivi le porte-parole.

Ce n'est pas la première fois qu'Agim Ceku est arrêté en raison d'un mandat d'arrêt serbe diffusé par Interpol.

Le 7 mai dernier, en raison du mandat d'arrêt international, Agim Ceku, qui est aussi citoyen croate avec le grade de général de l'armée croate, avait été expulsé de Colombie où il participait à une conférence internationale. Le lendemain, le 8 mai, la France par laquelle il passait en transit, n'avait pas donné suite au mandat d'arrêt international serbe.

En 2003, il avait déjà été interpellé en Slovénie, puis en Hongrie en 2004, avant d'être libéré à chaque fois.

En tant que Premier ministre kosovar, de 2006 à 2007, il avait préparé le terrain à l'indépendance du Kosovo.

Auparavant, en février 1999, il avait quitté l'armée croate pour rejoindre la guérilla albanaise au Kosovo et réorganiser en une structure militaire ordonnée l'Armée de libération du Kosovo (UCK) dont il devint commandant suprême.

Les autorités de Pristina ont proclamé unilatéralement l'indépendance du Kosovo quelques mois après son départ, le 17 février 2008. Cette indépendance est actuellement reconnue par 57 des 192 pays membres de l'ONU. Elle est rejetée par la Serbie, soutenue par la Russie.

Quelques semaines avant les élections générales de novembre 2007, Agim Ceku avait annoncé qu'il renonçait à se présenter comme le candidat de l'Alliance pour l'avenir du Kosovo, le parti de son ancien compagnon de guérilla Ramush Haradinaj, lui aussi ancien Premier ministre du Kosovo. Il avait préféré rejoindre une formation mineure, le Parti social-démocrate du Kosovo, qui dispose d'un siège au Parlement kosovar.