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Obama critique Téhéran et défend sa réforme du système de santé

Le président Barack Obama a fermement condamné la violente répression des manifestations post-électorales en Iran et défendu sa réforme du système de protection de santé américain, lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

REUTERS - Barack Obama a démenti mardi toute ingérence américaine en Iran mais dit que les Etats-Unis devaient "porter témoignage" du courage du peuple iranien et il a engagé Téhéran à respecter la volonté des Iraniens pour obtenir le respect de la communauté internationale.

"Les Etats-Unis comme la communauté internationale sont choqués et outrés par les menaces, les violences et les arrestations de ces derniers jours", a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse à la Maison blanche.

Les accusations lancées par le régime iranien quant à un rôle d'instigateur des manifestations que joueraient les Etats-Unis sont "de toute évidence fausses et absurdes", a-t-il dit. "La stratégie usée" de l'Iran visant à se servir de pays tiers comme d'un bouc émissaire "ne fonctionnera plus".

"J'ai clairement dit que les Etats-Unis respectent la souveraineté de la république islamique d'Iran, et qu'ils ne s'ingèrent nullement dans les affaires iraniennes. Mais nous devons également porter témoignage du courage et de la dignité du peuple iranien, et de la formidable ouverture au sein de la société iranienne", a-t-il ajouté.

Barack Obama, qui tenait sa quatrième conférence de presse depuis son investiture, en janvier, a toutefois indiqué que sa politique de la main tendue vis-à-vis de Téhéran restait d'actualité.

"Nous avons ouvert un chemin par lequel l'Iran peut retrouver la communauté internationale, s'engager et s'inscrire dans les normes internationales", a-t-il dit. "C'est à eux de prendre la décision de s'engager ou non sur cette voie."

Mais il a admis que les récents développements en Iran n'étaient pas encourageants.

Face aux critiques républicaines

"Si le gouvernement cherche le respect de la communauté internationale, il doit respecter les droits universels (de rassemblement et d'expression) et respecter la volonté de son propre peuple. Il doit gouverner par le consentement et non par la coercition", a-t-il poursuivi.

Rendant un hommage appuyé aux manifestants qui contestent dans la rue la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin, il a affirmé que "ceux qui se battent pour la justice sont toujours du bon côté de l'Histoire".

Son intervention faisait suite aux critiques de plus en plus vives portées par le Parti républicain, qui reproche au président démocrate de manquer de fermeté dans sa réaction face à la crise post-électorale iranienne.

"Il s'est montré plus timide et passif que je l'aurais souhaité", déclarait dimanche sur ABC Lindsey Graham, sénateur républicain de Caroline du Sud qui siège notamment à la commission des forces armées de la chambre haute.

Le dossier iranien est particulièrement épineux pour Barack Obama. Souhaitant sortir de trois décennies de méfiance mutuelle et rompant avec la doctrine d'isolement suivie par son prédécesseur, George Bush, qui avait classé l'Iran sur son "axe du mal", il a proposé à Téhéran sa main tendue dans les jours qui ont suivi son arrivée à la Maison blanche, le 20 janvier.

Mais Barack Obama reste préoccupé par la poursuite du programme nucléaire iranien que les Occidentaux soupçonnent d'être destiné à des fins militaires et veille à ce que ses propos ne puissent être instrumentalisés par le pouvoir iranien.