Les particules fines magnétiques présentes dans la pollution urbaine ont été trouvées par millions dans les neurones de sujets suivis dans le cadre d'une étude menée au Royaume-Uni. Elles pourraient favoriser la maladie d'Alzheimer.
La nouvelle ne va pas améliorer les tendances hypocondriaques de notre génération Doctissimo. Les particules fines – vous savez, ces nanoparticules émises entre autres par les moteurs Diesel dont la France est championne – ne se contenteraient pas de provoquer des maladies des poumons et du cœur parfois mortelles. Elles sont si petites qu’elles snobent nos barrières nasales et pulmonaires et s’insinuent jusque dans notre cerveau.
C’est la découverte de l'étude récente menée par des chercheurs de l'université de Lancaster sur les particules magnétiques présentes dans l'air, à partir d'échantillons de cerveau de 37 habitants de Mexico et Manchester.
Il y a des millions de particules dans un seul gramme de tissu cervical
Si c’est la première fois qu’on voit que la pollution de l’air atteint aussi nos neurones, il n'y a pas de preuve par A + B que ces particules provoquent des maladies neurodégénératives, type Alzheimer précoce et autre joyeusetés. Mais une chose est sûre : ça sent mauvais. D’abord, parce qu’il y en a beaucoup. Barbara Maher, n’est pas rassurante en décrivant sa découverte à la BBC comme "affreusement choquante" : "En étudiant le tissu on voit les particules entre les neurones et en faisant une extraction magnétique il y a des millions de particules, des millions dans un seul gramme de tissu cervical. Ce sont des millions d’opportunités de faire des dégâts."
Ensuite, ces millions de squatteuses de cerveau sont constituées de fer, substance qui entraîne des réactions d’oxydation. Oxydation qui favorise Alzheimer, explique David Allops, co-auteur de l’étude.
Le spécialiste des maladies neurodégénératives est formel : "Ça ne peut pas être bénin." Cette étude prolonge d’ailleurs une précédente recherche sur la population de Mexico (une des villes les plus polluées du monde) qui a fait le lien entre des taux élevés de pollution de l’air et des modifications du cerveau de type Alzheimer, même chez les adolescents.
La plupart des scientifiques interrogés restent prudents : il faut faire des études plus approfondies avant de déclencher une panique sanitaire. Mais c’est une raison de plus – s'il en fallait d'autres – pour lutter contre la pollution et éradiquer les moteurs Diesel. Et en France, cancre pollueur de l'Union européenne, on ferait bien de mettre un coup d'accélérateur.
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