Franz Beckenbauer, la légende du football allemand et européen, intéresse la justice suisse, qui le soupçonne de gestion déloyale, escroquerie et blanchiment d'argent dans le cadre de l'enquête en cours sur la Coupe du monde 2006.
Franz Beckenbauer, le "Kaiser" légendaire du football allemand, est suivi par la justice suisse dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de corruption sur l'attribution du Mondial-2006 à l'Allemagne.
Selon un communiqué publié jeudi 1er septembre par le Ministère public de la Confédération (MPC) à Berne, le champion du monde 1974 fait partie d'un groupe de quatre personnes, toutes membres de la présidence du comité d'organisation du Mondial-2006 et qui sont visées par la justice suisse dans cette affaire : Horst-Rudolf Schmidt, Theo Zwanziger et Wolfgang Niersbach.
La justice suisse a également annoncé que des perquisitions ont eu lieu ce jeudi en huits endroits, en collaborations avec les autorités allemandes et autrichiennes.
Une soirée de gala au cœur de l'enquête
Le cofinancement d'une soirée de gala "à hauteur de 7 millions d'euros, réduit par la suite à 6,7 millions d'euros est au cœur des investigations". Les enquêteurs soupçonnent les prévenus d'avoir su que ce montant ne devait pas servir à financer cette soirée, mais au remboursement d'une dette qui n'était pas due par la Fédération allemande de football, ajoute le communiqué.
En octobre 2015, le magazine allemand Der Spiegel avait affirmé que l'Allemagne aurait utilisé un fonds secret de 10 millions de francs suisses (6,7 millions d'euros) pour acheter des voix et obtenir l'organisation du Mondial-2006.
Ce fonds aurait été alimenté, à la demande de Franz Beckenbauer, par l'ancien patron d'Adidas, le défunt Robert Louis-Dreyfus, peu avant l'été 2000, période à laquelle s'est faite l'attribution de la Coupe du monde à l'Allemagne, d'une courte marge (12 voix contre 11), aux dépens de l'Afrique du Sud.
L'enquête a été ouverte par le parquet fédéral suisse le 6 novembre 2015. La Suisse s'est déclarée compétente sur ce dossier, car une partie des faits poursuivis s'y sont déroulés.
Avec AFP