
Au menu des cette revue de presse française et internationale, les réactions à la démission d'Emmanuel Macron du poste de ministre de l’Économie. Une sortie du gouvernement qui résonne dans la presse comme un coup fatal porté à François Hollande et annonce une candidature attendue à la présidentielle de 2017.
Pour la presse française, la démission d’Emmanuel Macron sonne comme le prélude à une future candidature à la présidentielle de 2017. Pour les Echos cette démission, c’est un "pari fou". "Novice en politique, sans implantation locale, des réseaux faiblards, pas de place sur l’échiquier (…) Macron a fait ce que personne d’autre n’avait fait avant lui, quitter son ministère, tuer le père et se mettre en mesure de le défier pour l’élection présidentielle", écrit Cécile Cornudet.
Pour l’Opinion, cette démission est un “big bang Macron”. Pour Nicolas Beytout, Emmanuel Macron,"c’est du sérieux". Il entend "casser les codes d’un jeu politique qui est en train de s’effondrer sur lui-même".
Plus réservé sur la démission du ministre de l’Economie, Libération résume en Une l’ambition du ministre de l’Economie "Auto-entrepreneur" et souligne l’ambigüité entre intérêt personnel et intérêt général. Le quotidien de gauche estime qu’Emmanuel Macron "ira sans passer par la primaire, mais seulement si Hollande renonce". Une démission qui sonne comme un nouveau coup dur pour l’actuel président. "Macron quitte le navire et torpille Hollande", titre le Figaro. Le journal de droite décrit un président asphyxié dans le piège des "2 M", les deux anciens ministres Macron et Montebourg. Pris "en sandwich, entre sa gauche et sa droite", François Hollande pourrait les retrouver lors de la présidentielle au printemps.
Pour la presse, la démission du ministre de l’Economie soulève aussi de nombreuses questions quant à son avenir politique. Il apparaît bien "solitaire" pour Laurent Joffrin dans Libération. Un Macron candidat endosserait selon lui, "qu’il le veuille ou non le costume de Brutus, un rôle que les électeurs goutent rarement"... Pour Nicolas Chapuis du service politique du Monde, la faiblesse de ses soutiens politiques est aussi un handicap. Mais il bénéficie de nombreux relais dans les milieux économiques, des réseaux tissés lorsqu’il était banquier d’affaires chez Rothschild, à l’Elysée puis à Bercy. Enfin l’avenir politique d’Emmanuel Macron se joue aussi à court terme. Le Huffington Post pose cette question : "ni ministre, ni candidat : comment Macron peut-il exister pendant les primaires ?"
Du côté de la presse étrangère, on salue en général cette démission d’Emmanuel Macron perçue comme l’étape préliminaire à l’annonce d’une candidature à la présidentielle. Pour le New York Times, celui qui fut le petit protégé d’Hollande est désormais pour lui une menace. Dans la presse espagnole, El Pais titre sur la démission du ministre "star" de François Hollande qualifié "d’électron libre de l’exécutif français". Le journal souligne que face à la droite c’est lui qui aurait le plus de chances d’être président comparé à Manuel Valls ou François Hollande. Pour El Mundo, Macron est "le Kennedy qui va réformer la République française". Avec son mouvement, Macron renie "la médiocrité de la vie politique française et lutte afin d’apparaître comme une alternative".
"Et à la fin Emmanuel Macron tua le père". Dans la presse belge, Le Soir prédit que la bataille sera sans merci contre "celui qui lui a tout donné et qu’il avait jusqu’ici toujours servi la bataille". Enfin, pour Le Temps, cette démission d’Emmanuel Macron est "une bonne nouvelle pour la France".