Au moins 11 policiers ont été tués et 78 personnes blessées, vendredi, lors d'une attaque à la voiture piégée contre un poste de police à Cizre, dans le sud-est de la Turquie, selon le gouvernorat local. Le PKK a revendiqué l'attaque.
Le quartier général des forces anti-émeutes turques à Cizre, dans le sud-est de la Turquie, n’est plus qu’une carcasse fumante. Le bâtiment a été soufflé, vendredi 26 août, par une attaque à la voiture piégée, revendiquée par le PKK. Dans un communiqué, le gouvernorat de la province de Sirnak, où se situe Cizre, a annoncé que 11 policiers avaient été tués dans l'attentat, et 78 personnes blessées, dont 75 policiers et trois civils. La ville de Cizre est située dans la province de Sirnak, frontalière de la Syrie et de l’Irak, où vit une population majoritairement kurde.
Cet attentat a eu lieu en tout début de matinée, au moment où la Turquie envoyait de nouveaux chars de l'autre côté de la frontière syrienne pour la troisième journée consécutive, poursuivant une offensive militaire dans ce secteur.
La violente explosion a eu lieu à 50 mètres du quartier général des forces anti-émeutes, au niveau d'un poste de contrôle, a précisé l’agence de presse turque Anadolu, ajoutant que la route principale reliant Cizre à la capitale de la province Sirnak, plus au nord, avait été fermée par les forces de sécurité.
Revendication du PKK
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué l'attaque en début d'après-midi vendredi. Le gouverneur de la province de Sirnak, dont fait partie Cizre, avait indiqué plus tôt dans un communiqué que l'attaque était un attentat suicide mené par le groupe rebelle kurde. L'agence de presse turque Anadolu avait également accusé les séparatistes kurdes, impliqués dans des affrontements dans la région depuis juillet 2016 et la fin d'un cessez-le-feu avec le gouvernement.
L'armée turque a lancé mercredi une vaste opération militaire en Syrie visant à la fois à chasser les combattants du groupe Etat islamique (EI) de la frontière turque et à empêcher les miliciens kurdes YPG de progresser dans le nord du pays. La Turquie considère les YPG (Unités de protection populaire) comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan, et à ce titre comme une grave menace pour sa sécurité.
Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus a déclaré sur Twitter que l'EI, le PKK et les miliciens YPG tiraient profit de la tentative de coup d'État du 15 juillet pour attaquer la Turquie, sans toutefois mentionner l'attentat de Cizre. Le gouvernement, quant à lui, a mis en cause le PKK dans une série d'attaques qui ont eu lieu dans le sud-est du pays ce mois-ci.
Avec AFP et Reuters