Deux attentats, dont un meurtrier, ont frappé l'est de la Turquie, jeudi. Au moins trois personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans une attaque à Van, ville à population mixte kurde et turque. La police d’Elazig a également été visée.
Deux attentats à quelques heures d'intervalle, à Van et à Elazig, ont frappé le sud-est de la Turquie jeudi 18 août, faisant au moins trois morts et plus de 40 blessés lors de la prmière attaque.
Selon Mehmet Parlak, un responsable du gouvernorat de Van cité par l'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu, l’attentat à la voiture piégée visait un commissariat de police à Ipekyolu, un quartier central de la ville de Van, et aurait été commis par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les trois personnes tuées étaient toutes des civils et deux des 40 blessés sont des policiers, a précisé M. Parlak.
À la suite de l'attentat, des policiers ont arrêté sur les lieux un militant qui était blessé et soupçonné d'avoir amené la voiture piégée devant le commissariat, a indiqué Anadolu. Ce militant a été conduit au quartier général de la police à Van pour y être interrogé, selon l'agence.
Quelques heures plus tard, une violente explosion s'est produite dans le jardin du siège de la police d’Elazig. De très nombreuses personnes ont été blessées dans l’attentat qui a fait des dégâts considérables, également à l’extérieur du bâtiment.
Multiplication des attentats depuis un an
Depuis la fin du cessez-le-feu entre forces gouvernementales et rebelles kurdes en 2015, les attaques contre les forces de sécurité turques se multiplient dans l’est de la Turquie. Des centaines de policiers et de militaires ont été tués.
Mais Van, une ville à population mixte kurde et turque qui est une destination touristique très populaire, avait été jusqu'à présent épargnée par les attaques massives subies par la ville voisine de Diyarbakir. Il en est de même pour Elazig, très majoritairement peuplée de non kurdes.
Le gouvernement s'est engagé à poursuivre ses opérations pour éliminer le PKK de l'est de la Turquie bien que l'armée soit affaiblie par la purge massive, qui touche également d'autres institutions, à la suite du coup d'État manqué.
Plus de 40 000 personnes ont été tuées depuis que le PKK a pris les armes en 1984 pour obtenir la création d'un État kurde indépendant dans l'est de la Turquie. À présent, les revendications du PKK portent principalement sur les droits de l'importante minorité kurde et sur l'obtention d'une autonomie pour les régions habitées par les Kurdes.
Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis.
Avec AFP