Au menu de cette revue de presse française, mercredi 17 août, l’inquiétude des autorités françaises face au problème du retour des djihadistes d’Irak et de Syrie, la polémique sur le burkini, et la mauvaise foi de (certains) sportifs français à Rio.
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Au menu de cette revue de presse française, l’inquiétude des autorités, plus que jamais confrontées au problème du retour des djihadistes d’Irak et de Syrie.
Alors que le groupe Etat islamique recule depuis des mois dans ces deux pays, des spécialistes du renseignement prédisent un «retour massif» des djihadistes français, d’après le Parisien, qui rapporte que la France reste le pays le plus touché par le phénomène. Selon les derniers chiffres, 680 adultes, de nationalité française ou résidant en France, dont 200 femmes, souvent très radicalisées, se trouveraient actuellement en Irak et en Syrie, accompagnés de 420 mineurs. «Après des mois, voire des années passées sur le terrain, certains de ces djihadistes sont devenus de véritables machines à tuer – des terroristes aguerris», s’alarme le journal, qui rappelle que les Français ne sont plus cantonnés aux seconds rôles au sein de l’organisation Etat islamique, l’un d’entre eux, un certain «Abou Souleymane», ayant même étant présenté récemment, dans une enquête du New York Times, comme l’un des dirigeants de l’Emni, la branche «sécurité» du groupe, chargée du contre-espionnage et des attentats à l’étranger.
C’est dans ce contexte très tendu qu’a récemment éclaté la polémique sur le burkini, présenté par ses détracteurs comme un signe de radicalisation. C’est aussi ainsi que le présente Manuel Valls, qui fait part ce matin dans un entretien avec la Provence, cité par le Parisien, de son soutien aux maires ayant pris des arrêtés anti-burkini: «Les plages, comme tout espace public, déclare le Premier ministre dans un entretien avec la Provence, cité par le Parisien, doivent être préservées des revendications religieuses. Le burkini n’est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C’est la traduction d’un projet politique de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme». Pas sûr que ces propos mettent un terme à une polémique qui laisse très dubitatif Libération, qui juge qu’«il faudrait (certes) avoir l’esprit particulièrement tordu pour soutenir que le port (de ce vêtement) serait une mode anodine, ou a fortiori, un vecteur d’émancipation féminine», que le burkini constitue «un signe ostentatoire qui renvoie à une interprétation rigoriste des textes sacrés», mais se demande si cela «suffit à en justifier l’interdiction». «C éer une législation spéciale dirigée de manière discriminatoire contre une catégorie de citoyennes qu’on accuse en fait de délit d’opinion et qu’on punit à l’avance pour des troubles qu’elles n’ont pas causés et qui sont plutôt imputables à ceux qui s’en prennent à elles, c’est «préférer une injustice immédiate à un désordre hypothétique». Slate, pour sa part, se demande si les Français «ont vraiment besoin d’avoir une grande conversation sur le sujet». Le site estime que «non seulement (la question) n’a aucune forme d’importance, mais (qu’) en plus cette histoire va finir en l’une des pantalonnades judiciaires dont (la France a) le secret depuis une dizaine d’années». Slate dit avoir ce message pour le personnel médiatique et politique: «A moins que vous n’en ayez strictement rien à fiche ou que vous souhaitiez la victoire du FN en mai prochain, il va falloir penser à relever un peu le niveau. Parce qu’au jeu de l’hystérie et du repli, personne ne peut battre le FN. Traiter (ceux qui ne condamnent pas le burkini) de collabos alors qu’on ne parle que de vêtements de plage, prendre un arrêté municipal de sûreté publique pour un maillot de bain, ne fait que valider la motivation profonde du vote d’extrême droite: que c’est nous contre eux et qu’on ne s’en sortira que par la force». La classe politique court-elle après les idées du Front national? Si Nicolas Sarkozy n’a pas fait connaître son opinion sur le sujet, deux de ses proches, le maire du Touquet et celui de de Leucate, viennent de prendre des arrêtés anti-burkini dans leur commune - ce qui ne manquera pas de nourrir les soupçons des détracteurs du patron des Républicains, qui l’accusent de flirter d’un peu trop près avec le FN -comme le montre le dessin de Willem, pour Libération.
Un mot, pour terminer, des Jo de Rio, où les Bleus ont essuyé plusieurs déconvenues, depuis le début de la compétition. Ces déceptions, en natation, notamment, ont donné lieu à ce qui s’apparente à une spécialité française, outre le goût pour la polémique: des déclarations d’une certaine mauvaise foi - au point que le Parisien se demande si «les Français (pourraient remporter) la médaille du dérapage». Dernier exploit en date, la saillie du perchiste Renaud Lavillenie, qui a réagi aux huées du public brésilien, en déclarant que «la dernière fois qu’un athlète a été sifflé aux Jeux, c’était Owens en 1936». Depuis, le sportif s’est excusé: «J’ai fait une boulette en comparant le contexte à celui des Jeux de Berlin en 1936. C’était sorti à chaud, c’est difficile de peser ses mots», explique-t-il dans une interview à l’Equipe. Ce mea culpa ne semble toutefois pas avoir suffi aux Brésiliens, qui l’ont encore copieusement sifflé, cette nuit, lors de sa montée sur le podium. Pas sûr non plus qu’il suffise à l’Opinion, particulièrement remonté, contre une «culture de l’excuse» hissée au rang de «sport national».
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