, avec dépêches – Des écoutes téléphoniques réalisées en Italie semblent indiquer que plusieurs "escort girls" ont fréquenté les luxueuses résidences possédées par le président du Conseil italien à Rome et en Sardaigne.
Silvio Berlusconi n'est plus à un scandale près. Cette fois, le Cavaliere est accusé d'avoir eu recours aux services d'un réseau de prostitution.
L'affaire a été révélée par des écoutes téléphoniques réalisées sur la personne de Giampaolo Tarantini, un chef d'entreprise de Bari (sud de l'Italie) ami du président du Conseil italien, qui fait l'objet d'une enquête pour corruption. Selon la Stampa, celles-ci indiquent qu'il aurait proposé de l'argent à des "escort girls" - des prostituées de luxe - pour qu'elles passent une nuit dans deux résidences de Silvio Berlusconi.
Des prestations à 2000 euros
Patrizia D'Addario, l'une des prostituées en question, a confié au Corriere della Sera, le quotidien le plus lu d'Italie, avoir perçu 2 000 euros chaque fois que le Cavaliere a eu recours à ses services. Elle affirme également avoir enregistré ses conversations avec lui et transmis l'ensemble à la justice.
"C'est Giampaolo qui s'est occupé de tout", explique la jeune femme, qui raconte : "Avec d'autres filles, nous sommes arrivées au palais Grazioli [la résidence romaine de Berlusconi, NDLR] dans une berline aux vitres teintées. Puis, nous sommes entrées dans un grand salon où nous avons retrouvé une vingtaine d'autres filles. Il y avait des petites pizzas et du champagne en apéritif. Peu après, Silvio Berlusconi est arrivé."
"Si tout ce qu'on lit dans la presse est avéré, il devrait envisager de démissionner", déclare Sandro Gozi, député du Parti démocrate, le principal parti d'opposition italien, à FRANCE 24.
En string, elles bronzent seins nus
Cette nouvelle affaire de mœurs intervient alors que plusieurs scandales éclaboussent déjà l'image du Cavaliere : le "Noemigate" - du nom de la jeune mineure avec qui il est soupçonné d'avoir entretenu une liaison - d'abord, la demande de divorce très médiatisée de son épouse Veronica ensuite, la publication de plusieurs clichés embarrassants pris dans sa villa en Sardaigne enfin.
Imprimés par le quotidien espagnol El Pais, ils montrent Silvio Berlusconi dans le jardin de sa résidence, entouré de plusieurs jeunes femmes en string bronzant seins nus. Sur l'une des photos figure également un homme totalement nu, qui n'a pas été formellement identifié. Les autorités italiennes ont saisi 43 photos, jugées illégales car en violation de la loi sur la protection de la vie privée.
"Accusations ordurières"
Vendredi, Silvio Berlusconi a dénoncé l'intégralité de ces accusations. "Ce sont des foutaises, des accusations ordurières. Je le dis en anglais à l'adresse des étrangers : rubbish and trash", a-t-il lancé. "Je refuse de répondre à ces questions", s'est-il emporté lors du sommet européen de Bruxelles, refusant toute éventualité de démission.
Alors que la presse italienne affirmait dimanche qu'il souhaitait se séparer de sa propriété de Sardaigne - la somptueuse villa Certosa où ont été prises les photos des fêtes avec les jeunes femmes - le Cavaliere a démenti. Le prix de cette demeure a été estimé par le quotidien La Repubblica à 200 millions d'euros.