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Manuel Valls soutient l'interdiction du burkini prise dans certaines communes

Le Premier ministre, Manuel Valls, a apporté son soutien mercredi aux maires des communes côtières qui ont fait le choix d'interdire le port du burkini sur leurs plages. Le Premier ministre se refuse toutefois à légiférer en la matière.

Manuel Valls a pris fait et cause pour les maires qui ont interdit le port du burkini sur leurs plages. "Je comprends les maires qui, dans ce moment de tension, ont le réflexe de chercher des solutions, d'éviter des troubles à l'ordre public", indique le Premier ministre. Et d'insister: "Je soutiens donc ceux qui ont pris des arrêtés, s'ils sont motivés par la volonté d'encourager le vivre ensemble, sans arrière-pensée politique".

Cette mise au point intervient en pleine polémique alors que quelques mairies côtières de France, de Corse jusqu'au Pas-de-Calais, ont pris des arrêtés pour interdire ce type de tenue de plage couvrant le corps et la tête des femmes, parfois même sans avoir constaté son usage.

"Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses. Le burkini n'est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C'est la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme", explique le Premier ministre, qui juge toutefois que le législateur n'a pas à intervenir en la matière.

Pas de législation prévue

Derrière le burkini, "il y a l'idée que, par nature, les femmes seraient impudiques, impures, qu'elles devraient donc être totalement couvertes. Ce n'est pas compatible avec les valeurs de la France et de la République. Face aux provocations, la République doit se défendre", argumente-t-il.

Le Premier ministre n’entend toutefois pas légiférer en la matière. "Avant de penser à légiférer, nous ferons appliquer la loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public – nous le rappellerons, avec le ministre de l'Intérieur, aux préfets et aux forces de sécurité. Les autorités musulmanes doivent aussi condamner le voile intégral, condamner les actes de provocation qui créent les conditions d'une confrontation."

Manuel Valls lance également un appel aux musulmans : c'est à eux, "à leurs autorités, à leurs familles, dans leurs engagements personnel, professionnel, social, de dire qu'ils rejettent cette vision mortifère de l'islam".

Premières verbalisations

Trois femmes ont par ailleurs été verbalisées le week-end dernier sur les plages de Cannes (Alpes-Maritimes), rapporte le Parisien/Aujourd'hui en France dans son édition de mercredi.

Les trois femmes, âgées de 29, 32 et 57 ans, ont dû s'acquitter d'une amende de 38 euros lors du week-end du 15 août, a indiqué le cabinet du maire LR, David Lisnard, au quotidien.

Six autres femmes se baignant en étant couvertes ont également été rappelées à l'ordre, sans être verbalisées, et "ont quitté la plage sans faire de difficulté", a-t-on précisé de même source au journal.

Après avoir été débouté par le tribunal administratif de Nice, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) attend une décision du Conseil d'État sur la légalité de l'arrêté de Cannes, qu'il conteste.

Avec AFP