
Les dortoirs de l'école catholique mixte Saint Mary après que des enfants et des membres du personnel ont été enlevés dans le centre du Nigeria, le 21 novembre 2025. © Christian Association of Nigeria via AP
Une partie des élèves enlevés vendredi dans une école catholique de l'ouest du Nigeria a réussi à échapper à ses ravisseurs. Quelque 50 des plus de 300 élèves manquant à l'appel depuis deux jours sont maintenant dans cette situation, a annoncé dimanche 23 janvier une organisation chrétienne.
Des hommes armés non identifiés ont attaqué tôt vendredi l'école catholique mixte Saint Mary, située dans l'État du Niger, et ont enlevé 303 élèves et 12 enseignants. Il s'agit de l'un des plus importants enlèvements de masse jamais perpétrés au Nigeria, pays ravagé par le phénomène.
Les garçons et filles enlevés à Saint Mary, âgés de 8 à 18 ans, représentent près de la moitié des 629 élèves de l'établissement.
"Nous avons reçu une bonne nouvelle : 50 élèves se sont échappés et ont retrouvé leurs parents", a indiqué l'Association chrétienne du Nigeria (CAN) dans un communiqué, précisant qu'ils se sont évadés entre vendredi et samedi.
"Continuer de prier pour le sauvetage et le retour sains et saufs des autres victimes"
Lundi, un autre groupe d'hommes armés avait déjà pris d'assaut un lycée de l'État voisin de Kebbi et enlevé 25 jeunes filles.
Cette nouvelle série d'enlèvements dans des écoles a entraîné la fermeture par précaution de nombreux établissements scolaires à travers le pays le plus peuplé d'Afrique avec 230 millions d'habitants, confronté à de multiples menaces pour sa sécurité.
Les autorités du Nigeria combattent depuis 2009 une insurrection jihadiste dans le nord-est du pays et font également face à des bandes criminelles lourdement armées, appelés localement "bandits", qui ont intensifié ces dernières années, dans le nord-ouest et le centre, leurs attaques meurtrières – parfois accompagnés d'enlèvements pour obtenir des rançons.
Le gouvernement nigérian n'a pas encore fait de commentaire sur le nombre d'élèves et d'enseignants enlevés.
Aucun groupe n'a revendiqué ces attaques, pas plus que celle mardi contre une église de l'ouest du pays, durant laquelle deux personnes ont été tuées et des dizaines de personnes pourraient avoir été capturées.
"Même si le retour de ces 50 enfants qui ont réussi à s'échapper nous apporte un certain soulagement, je vous exhorte tous à continuer de prier pour le sauvetage et le retour sains et saufs des autres victimes", a déclaré dans un communiqué le père Bulus Dauwa Yohanna, président de la CAN dans l'État du Niger et propriétaire de l'école.
"Immense tristesse" du pape Léon XIV
Le Nigeria reste profondément marqué par un autre enlèvement de masse, celui de près de 300 jeunes filles par les jihadistes de Boko Haram à Chibok, dans l'État de Borno, en avril 2014. Plus de dix ans plus tard, certaines d'entre elles sont toujours portées disparues.
Dimanche, le pape Léon XIV a dit son "immense tristesse" après ces enlèvements au Nigeria et a lancé "un appel pressant à la libération immédiate des otages". "Prions pour nos frères et sœurs et pour que les églises et les écoles demeurent toujours et partout des lieux de sécurité et d'espoir", a-t-il ajouté.
Vendredi, le président américain Donald Trump avait réagi à ces récentes attaques en estimant que "ce qui se passe au Nigeria est une honte". Donald Trump a récemment menacé d'intervenir militairement au Nigeria, accusant les autorités nigérianes de "tolérer les meurtres de chrétiens" par des islamistes radicaux.

Les autorités d'Abuja ont qualifié ces affirmations de "fondamentalement erronées", nié toute "persécution religieuse systématique" au Nigeria, divisé de manière presque égale entre un nord à majorité musulmane et un sud majoritairement chrétien.
Les attaques dans le pays visent et tuent aussi bien des chrétiens que des musulmans, souvent sans distinction.
Avec AFP
