Renaud Lavillenie a battu le record de France de saut à la perche en franchissant 6,01 mètres aux championnats d’Europe par équipes à Leira, au Portugal. Il devient le quatorzième homme à atteindre la mythique barre des six mètres.
"Mon saut […] est techniquement moche, j'avais le bassin de travers, mais il est efficace." En réalisant un bond à 6,01 mètres aux championnats d'Europe par équipes à Leira, au Portugal, Renaud Lavillenie est entré dans le club fermé des perchistes ayant franchi la barre mythique des six mètres.
Le Français, 22 ans, 1,78 m pour 69 kg, avait déjà assuré sa victoire dans le concours du jour en passant au troisième essai la barre des 5,80 mètres. Il réussissait ensuite une tentative à 5,90 mètres avant de s’envoler à plus de 6 mètres. Avec encore une tentative à disposition, Lavillenie a tenté de franchir les 6,10 mètres, sans succès cette fois-ci.
Son saut à 6,01 mètres, meilleure performance mondiale de la saison, lui permet d’effacer des tablettes nationales les 6 mètres de Jean Galfione, un record vieux de dix ans. Le champion olympique avait lui aussi rejoint le gotha des perchistes "au-delà des 6 mètres" en 1999, lors des Mondiaux en salle de Maebashi, au Japon.
Dans la lignée de Bubka
À tout juste 22 ans, Renaud Lavillenie se pose en grand favori de la discipline à moins de deux mois des Mondiaux de Berlin, qui se dérouleront du 15 au 23 août. Le champion d’Europe en salle s’était déjà distingué en franchissant 5,96 mètres à Clermont-Ferrand, le week-end dernier.
Il reste néanmoins à distance du record absolu de la discipline, propriété du Russe Sergueï Bubka. Depuis 15 ans, le "Tsar" est le recordman incontestable de la discipline avec une marque à 6,14 mètres. Une référence qualifiée d’ "inaccessible" par la majorité des spécialistes, même si le jeune perchiste français marche pour le moment sur les traces du Russe. Au même âge, la meilleure performance de Bubka était aussi une barre franchie à 6,01 mètres.
L’exploit du perchiste français a permis d’atténuer quelque peu la déception du camp tricolore, qui échoue au pied du podium des championnats d’Europe par équipes, devancé par l’Allemagne, la Russie et la Grande-Bretagne.