
Une vidéo de Boko Haram a été diffusée, dimanche. Elle met en scène des jeunes filles présentées comme des lycéennes de Chibok, enlevées par les islamistes en 2014. Le gouvernement nigérian a annoncé être en contact avec ces derniers.
Leur enlèvement dans leur lycée dans le nord-est du Nigeria, le 14 avril 2014, avait indigné la communauté internationale. Depuis, le sort de ces 217 adolescentes kidnappées, sur 276, fait l’objet d’informations contradictoires. Dimanche 14 août, une vidéo de Boko Haram, mise en ligne sur YouTube, met en scène des dizaines de jeunes filles présentées par le groupe jihadiste nigérian comme des lycéennes de Chibok.
Dans cette vidéo de 11 minutes, on voit notamment des jeunes filles voilées, le visage fermé, assises par terre ou debout à l'arrière-plan. Un membre de Boko Haram y affirme que si certaines jeunes filles ont été "mariées conformément à la volonté d'Allah", d'autres sont handicapées, très gravement malades ou décédées dans des raids aériens.
"Ils devraient savoir que leurs enfants se trouvent encore entre nos mains", déclare ainsi un homme en treillis au visage masqué par un turban.
Par ailleurs, une jeune fille, qui dit s'appeler Maina Yakubu, demande au gouvernement nigérian de relâcher des membres de Boko Haram emprisonnés en échange de leur propre libération. Suite à la diffusion de cette vidéo, le gouvernement nigérian a annoncé être en contact avec le groupe islamiste.
Au cours de l'année 2015, l'armée nigériane a annoncé avoir libéré des centaines de personnes, en majorité des femmes et des enfants, kidnappées par Boko Haram, mais les lycéennes de Chibok ne figuraient pas parmi elles. Cinquante-sept d'entre elles avaient réussi à s'échapper dans les heures suivant leur rapt par le groupe islamiste. En mai dernier, deux des lycéennes enlevées à Chibok avaient, pour la première, été découverte par des milices locales et par l'armée dans une zone encore contrôlée par Boko Haram dans l'État de Borno ; la seconde, libérée lors d'une opération de l'armée. Ces retours avaient représenté une rare lueur d'espoir dans le calvaire des captives.
L'insurrection sanglante de Boko Haram a fait plus de 20 000 morts au Nigeria depuis 2009. Le groupe jihadiste a enlevé plusieurs milliers de femmes, d'enfants et de jeunes hommes, enrôlés de force. Parmi ces femmes et ces filles, certaines ont été transformées en esclaves sexuelles et domestiques, et parfois même forcées à combattre, ou à mener des attentats suicide.
Avec AFP