
Un mandat d’arrêt européen a été émis à l’encontre de Mourad Hamyd, le beau-frère de Chérif Kouachi, l'un des auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo. Interpellé fin juillet à la frontière turque, il est suspecté d'avoir voulu se rendre en Syrie.
Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert, le 29 juillet, une information judiciaire en vue de délivrer un mandat d'arrêt européen contre Mourad Hamyd, le beau-frère d'un des frères Kouachi, l'un des auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo. Ce jeune homme de 20 ans a été arrêté à la frontière turque et est soupçonné d'avoir voulu rejoindre le groupe État islamique (EI) en Syrie.
Selon un article publié le 7 août dans le Journal du Dimanche, la famille de Mourad Hamyd, qui fait l'objet d'une fiche S, a signalé sa disparition le 25 juillet. La diffusion de son signalement a permis de retrouver sa trace dans un centre de détention en Bulgarie, où il avait été placé après avoir été refoulé par les autorités turques. "Le contenu de son sac de voyage ressemble plus à la panoplie d'un candidat au djihad qu'à celui d'un touriste venu bronzer sur les plages turques", rapporte le JDD.
Vers une extradition ?
La ministre bulgare de l'Intérieur, Rumiana Bachvarova, a confirmé la détention de Mourad Hamyd et indiqué qu'un mandat d'arrêt européen avait été émis contre lui.
"Il a été arrêté, identifié, toutes les mesures nécessaires sont prises, nous attendons le déroulement de la procédure judiciaire", a-t-elle expliqué en précisant que la justice bulgare pourrait statuer dès le 9 août sur son extradition. "Il avait le comportement typique d'un combattant étranger et c'est comme ça qu'il a été repéré", a-t-elle ajouté, selon la chaîne de télévision privée BTV.
Troisième suspect de la fusillade à Charlie Hebdo, Mourad Hamyd s'était présenté de lui-même au commissariat de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, le soir de l'attaque, après avoir vu son nom circuler sur les réseaux sociaux. Il avait été placé en garde à vue pendant 48 heures, avant d'être relâché sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.
Dans un entretien à l'AFP, le 10 janvier 2015, il s'était dit "sidéré, complètement dépassé par les événements". "Cet attentat, c'est l'horreur, c'est un crime horrible et je pense aux victimes et à leurs familles", avait-il déclaré.
"Je suis sous le choc, on a dit des choses horribles et fausses sur moi dans les réseaux sociaux, alors que je suis un lycéen normal qui vit tranquillement avec ses parents", avait-il expliqué. Il était alors en terminale, disant n'avoir que des rapports "assez lointains" avec Chérif Kouachi que sa sœur avait épousé.
Les frères Kouachi ont tué douze personnes le 7 janvier 2015 au siège de Charlie Hebdo, à Paris, avant d'être abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre à Dammartin-en-Goële.
Avec AFP et Reuters