
Alors que le climat est déjà tendu entre Pyongyang, Séoul et Washington, la Corée du Nord a procédé à un nouveau tir de missile, mercredi, qui s'est abattu au large du Japon. Tokyo a dénoncé "une menace sérieuse à la sécurité du pays".
"C'est un acte scandaleux qui ne saurait être toléré", une "menace sérieuse à la sécurité du pays". Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a fermement condamné le tir de missile mené par la Corée du Nord, mercredi 3 août. Selon Tokyo, un missile nord-coréen s'est abattu à 250 km de la côte nord du Japon, à l'intérieur de sa Zone économique exclusive (ZEE) de l'archipel, une première depuis 1998.
L'armée américaine de son côté a fait état du tir de deux missiles Rodong, de portée intermédiaire, l'un ayant vraisemblablement explosé lors de son tir. Ils ont été tirés d'une zone dans l'ouest du pays, vers 22 h 50 GMT mardi. "Les premières indications sont que l'un des missiles a explosé immédiatement après son lancement, tandis que le second a pu être suivi au dessus de la Corée du Nord jusqu'en mer du Japon", a expliqué Gary Ross, le porte-parole du Pentagone.
Tokyo a indiqué n'avoir reçu aucun avertissement avant le tir de ces missiles, qui ont une portée d'environ 1 300 km. "Du point de vue de la sécurité maritime et aérienne, c'est un acte extrêmement problématique et dangereux", a réagi Yoshihide Suga, le porte-parole du gouvernement japonais.
Violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU
Ces tirs interviennent dans un climat déjà tendu dans la région. Il y a quelques semaines, Pyongyang a menacé de lancer une "action physique" contre un bouclier antimissiles américain qui doit être déployé en Corée du Sud et que Séoul juge vital pour sa sécurité nationale. Et d'ici quelques semaines, les manœuvres militaires conjointes annuelles entre Américains et Sud-Coréens, généralement perçues au Nord comme une provocation, doivent avoir lieu.
Washington a dénoncé mercredi une violation claire des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui interdisent explicitement à Pyongyang d'utiliser la technologie des missiles balistiques. "Cette provocation ne sert qu'à renforcer la détermination de la communauté internationale à contrer les activités interdites" de la Corée du Nord, a déclaré Gary Ross.
Depuis son quatrième essai nucléaire en janvier, Pyongyang a réalisé une série de tirs de missiles balistiques. Le dernier en date remontait au 19 juillet, quand trois missiles, dont un Rodong, ont simulé des frappes nucléaires préventives sur des ports et des aérodromes sud-coréens. Une semaine plus tôt, Washington et Séoul avaient annoncé un accord sur le déploiement d'un bouclier antimissiles américain pour protéger la Corée du Sud d'ici la fin 2017.
Avec AFP