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Des milliers de personnes étaient rassemblées, mardi, en début d'après-midi à la cathédrale de Rouen pour assister aux obsèques du père Jacques Hamel, une semaine après son assassinat dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray.

La cérémonie des obsèques du père Jacques Hamel a commencé, mardi 2 août, peu après 14 h à la cathédrale de Rouen, en présence de nombreux fidèles et du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, une semaine après son assassinat par deux terroristes dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray.

Porté par quatre personnes, le cercueil en bois a fait son entrée dans l'édifice, précédé et suivi par une procession de nombreux prêtres en aube blanche et étole violette. Le cercueil du prêtre a ensuite été posé sur un tapis à même le sol et entouré de quatre grands cierges blancs. L'aube blanche du prêtre et son étole ont ensuite été posées sur son cercueil, face aux 2 000 personnes réunies dans l'église.

L'archevêque de Rouen Dominique Lebrun, qui célèbre la cérémonie, a annoncé peu avant d'entamer la messe que la famille Hamel avait choisi pour la célébration le passage de l'évangile de Saint Matthieu, "le sermon sur la montagne", dans lequel Jésus dit : "Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent".

Dans son homélie, Mgr Lebrun s'est adressé à ceux qui sont tentés par le jihad. "Vous que la violence diabolique tourmente, vous que la folie meurtrière démoniaque entraîne à tuer (...) priez Dieu de vous libérer de l'emprise du démon. Nous prions pour vous, nous prions Jésus qui guérissait ceux qui étaient sous le pouvoir du mal", a-t-il dit.

"Nous sommes blessés, atterrés, mais pas anéantis", a dit l'archevêque à la communauté catholique, avant d'inviter ceux qui en ont "oublié le chemin" à se rendre à l'église le 15 août et à allumer une bougie "pour dire (leur) refus de voir souiller un lieu saint".

Une cérémonie suivie sur écran géant

Parmi les personnes venues assister à cette célébration, des catholiques mais aussi des musulmans, ainsi que des représentants de l'église maronite du Liban, des protestants et des orthodoxes. Certaines personnes attendaient depuis plusieurs heures, sous la pluie, pour être certaines d'entrer.

Plus personne, à part les proches, ne pouvait entrer dans l'édifice, complet, peu après 13 h et une foule de plusieurs centaines de badauds s'est constituée devant la cathédrale pour suivre la cérémonie sur un écran géant.

Cette cérémonie se déroule sous haute sécurité : une vingtaine de camions de CRS sont en place, tandis que des dispositifs de filtrage avec fouille des sacs ont été installés.

Le père Hamel, 85 ans, a été égorgé alors qu'il célébrait une messe matinale pour cinq fidèles, trois religieuses et un couple d'octogénaires dont l'homme a été grièvement blessé. Les deux assassins - deux jihadistes de 19 ans se réclamant de l'organisation État islamique, ont été tués par les policiers juste après le meurtre, quand ils sont sortis de l'église.

Avec AFP