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À Londres, manifestation contre une chaîne de restaurants accusée du renvoi de salariés sans-papiers

Quelque 200 personnes se sont rassemblées, lundi soir, devant un restaurant londonien de la chaîne Byron, accusée d'avoir piégé 35 salariés étrangers en situation irrégulière. Selon le Guardian, 25 d'entre eux ont été expulsés du Royaume-Uni.

Près de 200 personnes ont manifesté, dans la soirée du lundi 1er août, devant un restaurant de la chaîne Byron à Londres, scandant des slogans hostiles à l’enseigne et brandissant des pancartes avec des messages tels que "Honte à vous Byron #indic" ou "Levons-nous face au racisme ! Migrants et réfugiés bienvenus !"

Les manifestants accusent le restaurant d’avoir tendu un piège à une trentaine de leurs employés étrangers en situation irrégulière pour aider la police à les arrêter.

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L’un de ces salariés a raconté au Guardian que le restaurant leur avait demandé de venir le 4 juillet à 9h30 pour une visite médicale et de prévention des risques. C’était en fait la police qui les attendait et 35 personnes ont été arrêtées.

"C’est vraiment écœurant. Certaines de ces personnes travaillaient ici depuis quatre ou cinq ans et on ne leur a même pas laissé dire au revoir", a déclaré cet employé qui a souhaité garder l’anonymat.

Le ministère de l'Intérieur a confirmé que 35 personnes, originaires du Brésil, du Népal, d'Égypte ou encore d'Albanie avaient été arrêtées, pour infraction à la législation sur l'immigration, lors d'une descente de police organisée le 4 juillet dans plusieurs restaurants Byron.

Appel au boycott

Dès la révélation de l’affaire la semaine dernière par des médias britanniques, des appels au boycott de la chaîne de restaurants ont été diffusés, notamment sur les réseaux sociaux où le hastag #boycottbyron a émergé.

Vendredi soir, des manifestants accusant Byron d'avoir organisé "un piège sournois" avaient déjà lâché des milliers d'insectes – dont des criquets et des cafards – dans ce restaurant, ainsi que dans un autre, voisin.

Face à ces réactions, Byron a publié sur son site un communiqué, diffusé également sur Twitter. La chaîne de restaurants assure ne pas avoir été au courant que ses employés se trouvaient en situation irrégulière.

Elle dit également contrôler méticuleusement l’identité de chacun de ses employés. Selon elle, la qualité de la contrefaçon des papiers des employés concernés ne lui a pas permis de remarquer qu’il s’agit de faux.

Ewa Jasiewicz, co-organisatrice de la manifestation de lundi soir, reconnaît que Byron doit se plier à la loi mais souligne que "la loi ne lui dit pas de piéger ses employés, de les attirer dans un piège, de les pousser à venir au travail alors qu’en fait ils vont se faire arrêter puis expulser".

Selon le Guardian, 25 des 35 employés ont été renvoyés dans leur pays d’origine.

Avec AFP