Au lendemain de l'attaque de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray revendiquée par l'EI, le président François Hollande a rencontré, mercredi, les représentants des cultes qui redoutent des tensions inter-confessionnelles.
Les responsables religieux ont affiché leur unité, mercredi 27 juillet, face au risque de tensions, au lendemain de l'assassinat d'un prêtre dans son église revendiqué par le groupe État islamique (EI), dont les enquêteurs cherchent toujours à établir l'identité d'un des deux auteurs.
L'égorgement du père Jacques Hamel, 86 ans, dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen (Seine-Maritime), a traumatisé les Français et en particulier la communauté catholique. Quelques heures après le drame, survenu moins de deux semaines après le carnage de Nice, le Premier ministre, Manuel Valls, avait lancé une mise en garde mardi soir, estimant que "l'objectif" de l'attaque de Saint-Étienne-du-Rouvray était de "jeter les Français les uns contre les autres, s'attaquer à une religion pour provoquer une guerre de religions"
Mercredi matin, François Hollande a reçu les représentants des cultes avant de réunir un cinquième Conseil de Défense en moins de 15 jours à l'Élysée. "Nous ne pouvons pas nous laisser entraîner dans le jeu politique de Daech [autre acronyme de l’EI] qui veut dresser les uns contre les autres les enfants d'une même famille", a déclaré à la sortie de l'Élysée le cardinal André Vingt-Trois.
À ses côtés, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a exprimé le "deuil profond" et la "sidération" des musulmans et suggéré "une certaine réforme dans les institutions" de l'islam. Il a également indiqué que les représentants religieux avaient demandé "une plus grande attention" à la sécurité des lieux de culte, une des cibles du groupe jihadiste.
Les quelque 700 écoles et synagogues juives et plus de 1 000 des 2 500 mosquées sont protégées dans le cadre de l'opération Sentinelle, mais il paraît illusoire d'appliquer un même niveau de sécurité à la totalité des 45 000 églises catholiques, auxquelles s'ajoutent 4 000 temples protestants, dont 2 600 évangéliques, et 150 lieux de culte orthodoxes.
Avec AFP