![Attentat à Saint-Étienne-du-Rouvray : l'émotion du monde religieux Attentat à Saint-Étienne-du-Rouvray : l'émotion du monde religieux](/data/posts/2022/07/21/1658417336_Attentat-a-Saint-Etienne-du-Rouvray-l-emotion-du-monde-religieux.jpg)
Après la prise d'otages survenue mardi matin dans l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, en Normandie, au cours de laquelle un prêtre a été tué et une personne grièvement blessée, de nombreuses figures religieuses ont exprimé leur solidarité.
"Un meurtre barbare". C’est en ces termes que le pape François a qualifié, mardi 26 juillet, l’attaque survenue le matin même en l'Église Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), et revendiquée par l'organisation État islamique (EI). Le souverain pontife, qui doit s'envoler mercredi pour la Pologne à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ du 26 au 31 juillet), "a été informé et s'associe à la douleur et à l'horreur, condamne de la manière la plus radicale toute forme de haine et prie pour les personnes touchées", a ajouté le Saint-Siège.
"Nous sommes particulièrement frappés parce que cette violence horrible est intervenue dans une église, un lieu sacré où s'annonce l'amour de Dieu, avec le meurtre barbare d'un prêtre et des fidèles touchés", a poursuivi le Vatican dans son communiqué. Et de conclure, "cette nouvelle information terrible s'ajoute malheureusement à une série de violences ces derniers jours qui nous ont déjà bouleversés, suscitant une immense douleur et inquiétude", a précisé le Vatican en se disant proche de la paroisse frappée et de l'ensemble du peuple français.
Réunion de crise à Cracovie
À Cracovie, en Pologne, l’équipe nationale qui supervise les 35 000 jeunes Français catholiques, présents aux Journées mondiales de la jeunesse, tient en ce moment une réunion de crise. "L'innommable arrive", a déclaré l'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, depuis Cracovie, où il assistait aux JMJ. "Je crie vers Dieu, avec tous les hommes de bonne volonté. J'ose inviter les non-croyants à s'unir à ce cri", a ajouté le prélat, qui précise qu'il sera "dès ce soir dans son diocèse auprès des familles et de la communauté paroissiale très choquée".
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Exprimant "sa solidarité aux catholiques de France", le Conseil français du culte musulman (CFCM) a dénoncé un "acte horrifiant et terrifiant", appelant "les responsables des différents cultes (à) se rencontrer, échanger et combattre les discours de haine".
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a également déploré un "assassinat odieux" qui "marque une nouvelle étape dans la progression du terrorisme en France".
Cibler les "croisés"
Dans sa propagande, l'EI appelle régulièrement ses partisans à cibler les dirigeants "croisés" occidentaux et "le royaume de la Croix", expression semblant désigner l'Europe.
Une attaque contre un lieu de culte chrétien était redoutée en France, notamment depuis l'échec d'un projet d'attentat en avril 2015 contre une église catholique de Villejuif (Val-de-Marne), attribué à un étudiant algérien de 24 ans, Sid Ahmed Ghlam. L'homme avait été arrêté avant qu'il puisse mettre son projet à exécution.
Le gouvernement avait alors annoncé une "adaptation" du dispositif Vigipirate mis en place après les attentats de janvier 2015 contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo et un supermarché casher de Paris.
Mais si les quelque 700 écoles et synagogues juives et plus de 1 000 des 2 500 mosquées sont protégées dans le cadre de l'opération Sentinelle, il paraît illusoire d'appliquer un même niveau de sécurité à la totalité des 45 000 églises catholiques, auxquelles s'ajoutent 4 000 temples protestants, dont 2 600 évangéliques, et 150 lieux de culte orthodoxes.
Cette attaque s’ajoute à une série d’attentats qui ont touché la France ces derniers mois dans ses symboles les plus forts : sa fête nationale, (attentat du 14 juillet à Nice), sa liberté de la presse (Charlie Hebdo), sa liberté (attentats de 13 novembre).
Avec AFP