
Au menu de cette revue de presse française, jeudi 21 juillet, les révélations de "Libération", qui affirme qu'aucun agent de la police nationale ne barrait la route de la Promenade des Anglais le soir du 14 juillet, l'appel de François Hollande à rejoindre la "garde nationale", l'engagement de la France en Syrie et en Libye. Pour terminer, la dérive autoritaire du président Erdogan en Turquie.
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À la une de la presse française, ce matin, les révélations de "Libération", qui affirme que l’accès à la Promenade des Anglais, où est arrivé le camion conduit par Mohamed Lahouaiej Bouhlel le soir du 14 juillet, n’était pas sécurisé par la police nationale.
D’après le journal, qui dit s’appuyer sur "une source policière qui a pu visionner les images de la vidéosurveillance" et sur des photos prises quelques instants avant l’attentat de Nice, "un seul véhicule de police, celui des agents municipaux, se trouvait au milieu de la chaussée", là où la Promenade devenait piétonne. Au moment où arrive Bouhlel, aucun agent de la police nationale n’est présent (pour) barrer la chaussée", détaille le journal, alimentant ainsi un peu plus la polémique sur le dispositif de sécurité le soir du drame, entre la municipalité de Nice, son ancien maire Christian Estrosi, et le gouvernement. Le ministre de l’Intérieur, qui avait assuré samedi dernier, que "des véhicules de police rendaient impossible le franchissement de la Promenade", est accusé de "mensonge", d’avoir passé sous silence les "failles" de ce dispositif - une "erreur", selon "Libé", qui explique que "l e problème n’est pas le dispositif, qu’il est bien aisé de critiquer une fois le drame arrivé", mais les "arrangements avec la réalité, l’absence de transparence et donc de responsabilité des services de l’État". Le journal juge que "mettre un couvercle sur ce qui s’est passé n’est guère rassurant", que "cela génère fantasmes, rumeurs et théories du complot". Des accusations auxquelles Bernard Cazeneuve a réagi cette nuit en mettant en cause dans un communiqué "la déontologie des journalistes qui ont signé" cette enquête, dénonçant des "procédés qui empruntent aux ressorts du complotisme".
"Les Échos" relèvent qu’après chaque attaque terroriste, de nouvelles communes équipent leur police d’armes à feu. D’après le journal, les mairies se résolvent peu à peu à armer leurs policiers. Au total, sur plus de 21 000 policiers municipaux, la moitié d'entre eux seraient déjà équipés. Quant au gouvernement, outre la prolongation de l’état d’urgence pour 6 mois, il appelle les Français à s’investir dans les différentes "réserves" de la police, de la gendarmerie et de l’armée, pour constituer une "garde nationale" portée à 15 000 personnes d’ici à la fin du mois de juillet, contre 12 000 actuellement, selon "Le Figaro," qui rapporte que 2 000 volontaires ont déjà répondu à l’appel lancé après l’attentat de Nice à "tous les citoyens patriotes". L’organisation des "gardes nationales", rappelle "Le Parisien", a été définie en 1791, dans un discours prononcé par Robespierre à l’Assemblée constituante, en pleine Révolution française, donc, pour assurer la "tranquillité publique".
La lutte contre le terrorisme du groupe État islamique, c’est aussi l’engagement de la France dans la coalition internationale en Irak et en Syrie. Cette coalition, conduite par les États-Unis, mène actuellement une grande offensive pour chasser le groupe de Manbij, un carrefour stratégique au nord-est d’Alep, où plusieurs dizaines de villageois sont morts dans des bombardements aériens dans la nuit du 18 au 19 juillet, selon "Le Monde", qui précise que l’Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) évoque le chiffre de 56 morts civils, dont 11 enfants, dans le village de Toukhar, à une dizaine de kilomètres au nord de Manbij. Le journal parle de "la plus grosse bavure jamais commise par la coalition internationale contre le groupe État islamique".
La France est aussi engagée, beaucoup plus discrètement, en Libye, où trois agents appartenant très probablement à la DGSE ont trouvé la mort dans le crash de leur hélicoptère dans la région de Benghazi, d’après "Le Parisien", qui explique que les Occidentaux, et notamment la France, veulent à tout prix empêcher le groupe État islamique d’étendre son emprise sur le pays, où il a, certes, subi des revers ces dernières semaines, mais où ses cellules sont encore bien implantées à Tripoli, à Benghazi et à Derna, plusieurs milliers de combattants continuant également de se déplacer sur la côte, à quelques centaines de kilomètres de l’Europe.
On termine cette revue de presse en Turquie, où le président Erdogan vient d’annoncer l’instauration de l’état d’urgence pour trois mois, après le putsch manqué contre lui. "Le Figaro" dénonce "la dérive autoritaire" du chef de l'État turc. "Le régime risque (désormais) de se durcir encore. Avec toujours plus de verrouillage politique et une islamisation accrue de la société", prédit "Le Figaro", tandis que "La Croix" évoque une "reprise en main" qui "éloigne" la Turquie de l'Europe.
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