Un jeune réfugié afghan de 17 ans a été abattu par la police après avoir attaqué à la hache les passagers d'un train en Bavière, lundi soir, faisant quatre blessés graves. Ses motivations ne sont pas claires à ce stade, selon le parquet.
Un homme a agressé à la hache et au couteau les passagers d’un train régional en Bavière (sud de l’Allemagne), dans la soirée de lundi 18 juillet, faisant quatre blessés graves – deux d'entre eux ont leur pronostic vital engagé – et un léger. L’agresseur, un Afghan de 17 ans, a été tué par la police allemande, selon un porte-parole de la police.
Les faits se sont produits vers 21 h 15 locale (19 h 15 GMT) à bord de ce train régional assurant une liaison entre les villes de Treuchlingen et Würzburg, en Bavière.
"Certaines personnes sont maintenant entre la vie et la mort", a affirmé un peu plus tard dans la soirée le ministre de l'Intérieur de Bavière. Selon la presse allemande, les quatre blessés graves sont des touristes chinois venant de Hong Kong, trois membres d'une même famille ainsi qu'un ami qui les accompagnait. Quatorze personnes ont été traitées pour un choc psychologique sur place.
Scène de "boucherie"
Un riverain, qui a pu pénétrer dans le convoi, a décrit une "scène de boucherie" à l'intérieur du train, avec des traces de sang et des pansements laissés sur place par les équipes de secours.
"L’auteur des faits est parvenu à quitter le train, la police est partie à sa poursuite et dans le cadre de cette poursuite elle a tiré sur l'agresseur et l'a tué", a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur bavarois.
Selon le ministre régional de l'Intérieur, Joachim Hermann, une unité spéciale d'intervention de la police allemande (SEK), qui l'avait pris en chasse, a fait feu lorsque le jeune homme a tenté de s'en prendre à elle avec ses armes blanches. Cette unité se trouvait par hasard, pour une autre mission, dans la ville, et a pu intervenir rapidement lorsque l'alerte a été donnée.
Le motif de l'agression pas clair à ce stade
L'auteur de l'agression est un "Afghan de 17 ans", demandeur d'asile arrivé seul, sans famille, en Allemagne, a indiqué le ministre de l'Intérieur de Bavière. Il vivait dans la localité d'Ochsenfurt, voisine de l'endroit où se sont déroulés les faits, et était pris en charge dans un foyer pour réfugiés mineurs.
Il aurait crié "Allahou Akbar !" (Dieu est grand) en passant à l'acte, rapportent plusieurs chaînes de télévision, citant le ministère bavarois de l'Intérieur, mais l'information n'a été confirmée ni par le ministre lui-même ni par la police. Dans la matinée, les autorités bavaroises ont indiqué avoir retrouvé un drapeau de l'organisation État islamique dessiné à la main dans la chambre du jeune homme.
De quoi raviver le débat sur les réfugiés
Si la piste d'un attentat à motivation jihadiste devait se confirmer, venant de surcroît d'un demandeur d'asile, elle serait de nature à rallumer le débat en Allemagne sur la politique d'ouverture généreuse de la chancelière Angela Merkel à l'égard des réfugiés.
Même si les statistiques du ministère de l'Intérieur ne montrent aucune corrélation entre l'afflux de demandeurs d'asile et la hausse de criminalité ou du risque terroriste, la droite populiste allemande en particulier surfe sur les craintes à ce sujet dans l'opinion.
Plus d'un million de réfugiés sont arrivés en Allemagne l'an dernier, dont une partie importante de Syriens fuyant guerres et persécutions. Les Afghans aussi constituent une part importante de ces nouveaux arrivants.
Jusqu'ici, l'Allemagne a été plutôt épargnée par les attentats jihadistes, à l'exception d'une attaque au couteau perpétrée contre un policier par une adolescente de 15 ans, d'origine turque, en février en garde de Hanovre (nord). L'enquête a démontré depuis la motivation islamiste de cette jeune fille, qui avait cherché peu avant à se rendre en Syrie via la Turquie pour rejoindre l'organisation État islamique.
Avec AFP et Reuters