logo

Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 18 juillet, les réactions à la tentative de coup d'État avortée en Turquie, l’attentat qui a coûté la vie à 84 personnes, la semaine dernière à Nice, et le début de la convention républicaine aux États-Unis, un rendez-vous sous très haute surveillance.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook
On commence cette revue de presse internationale en Turquie, où le gouvernement poursuit sa reprise en main, après le putsch avorté de ce week-end.
"Le gouvernement écrase la tentative de coup d’État", titre "Hürriyet", qui annonce que 6 000 personnes ont été arrêtées depuis samedi - principalement des militaires et des magistrats, indiquant que d’autres arrestations vont encore avoir lieu dans les heures et les jours qui viennent. Le quotidien turc d’opposition joint ce matin sa voix à l’ensemble de la classe politique turque, pour dénoncer la tentative de putsch d’une partie de l’armée : "le pire gouvernement civil sera toujours meilleur qu’une administration de coup d’État". Le journal "Hürriyet" rappelle que le gouvernement actuel a été désigné par les urnes et que seule de nouvelles élections pourront mettre un terme à son mandat. Il annonce "la fin de l’ère des putschs en Turquie" et rend hommage au rôle joué par les médias, en expliquant comment ces médias, harcelés par Erdogan depuis 14 ans, auraient permis de contrecarrer le putsch. Sa mise en échec est aussi expliquée par le manque d’organisation des conspirateurs, dont le journal affirme que leur lien avec Fethullah Gülen, le chef religieux exilé aux États-Unis, et pointé du doigt par Erdogan, n’est pas avéré pour le moment.
Recep Tayip Erdogan pourrait sortir renforcé de cet épisode, d’après le quotidien belge "Le Soir". Il évoque des "mesures drastiques (prises dans son sillage) qui accentuent encore son pouvoir", regrettant que le chef de l’État, "qui aurait pu profiter de l’élan citoyen" qui lui a sauvé la mise "pour retisser des liens avec ceux qui ne sont finalement peut-être pas ses ennemis" et "pour recréer une nation". Mais il semble plutôt avoir opté pour "un nettoyage en forme de vengeance".
"Erdogan (est) plus fort que jamais", confirme "L'Orient Le Jour" qui nuance toutefois : "son pouvoir reste fragile et les critiques à l’encontre de sa dérive autoritaire persistent en interne comme à l’international". De son côté, "The Wall Street Journal" relève que le président "Erdogan vient d’échapper au destin qui a été celui de Mohamed Morsi en Égypte". Il s’interroge sur la façon dont le dirigeant va réagir à l’égard de l’opposition, s’il va saisir l’occasion pour accroître encore son pouvoir à son détriment ou pour "construire des ponts" avec elle. "Le futur de la Turquie va dépendre de la façon dont M.Erdogan va rétribuer la loyauté de ses opposants lors de ces heures où les tanks ont roulé vers Ankara et où les bombes sont tombées sur le Parlement".
La presse internationale revient également sur l’attentat de Nice, qui a coûté la vie à 84 personnes, jeudi dernier. Alors que "The Wall Street Journal" s’interroge sur la personnalité du tueur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, décrit par son entourage comme un homme enclin à des "accès de rage étranges", "The China Daily" évoque un "terrorisme domestique devenu le fléau de l’Europe", et de la France en particulier. Contrairement à ce qu’indique le journal, Lahouaiej Bouhlel n’était pas franco-tunisien, mais tunisien – outre cette approximation, le quotidien officiel chinois assure que "la police et le renseignement français sont toujours trop prudents lorsqu’ils ont à gérer des menaces pour la sécurité représentées par les minorités à cause de leur peur de franchir les limites du politiquement correct". "The Guardian", pour sa part, revient sur la polémique soulevée par la droite, qui accuse le gouvernement de manqué de fermeté face au terrorisme. "L’opposition avait respecté une trêve après les attaques de janvier et novembre. Pas cette fois", écrit le quotidien, qui mentionne l’enquête publiée ce matin par "Le Figaro" : un sondage qui indique que 67% des personnes interrogées disent ne pas faire confiance à l’exécutif pour résoudre le problème du terrorisme.
Un mot, pour terminer, de la convention républicaine qui se tient à partir d’aujourd’hui à Cleveland, dans l’Ohio. D’après "USA Today", la ville a pris des mesures de sécurité exceptionnelles, dans l'attente de milliers de manifestants. Avec près de 5 000 policiers, gardes nationaux et agents de la Sécurité intérieure, mobilisés, Cleveland espère échapper à d’éventuels affrontements entre les pro et les anti-Donald Trump, dont les relations ont encore été mises à vif après la mort de deux Afro-Américains, et celle de cinq policiers à Dallas, la semaine dernière – auxquels se sont ajoutés les meurtres de trois officiers de police, hier, à Baton-Rouge, en Louisiane. Mobilisation policière d’ampleur, mesures drastiques de sécurité, mais quelle cohérence avec le fait que l’État de l’Ohio autorise la libre circulation des armes à feu, y compris dans le périmètre sécurisé en centre-ville ? Cette question est posée par le quotidien "USA Today", qui rappelle que seul l’intérieur du Quicken Loan Arena, où Donal Trump devrait être investi cette semaine comme candidat républicain pour la présidentielle, sera interdit aux armes.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.