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Euro-2016 : les Bleus écartent l'Allemagne et s'offrent une finale face au Portugal

envoyé spécial France 24 au Stade Vélodrome (Marseille). – Au terme d'une rencontre de très haute volée, l'équipe de France a éliminé l'Allemagne (0-2), en demi-finale de l'Euro-2016. Les Bleus rejoignent le Portugal en finale de la compétition. Rendez-vous le 10 juillet pour les hommes de Didier Deschamps.

Le ton avait été donné d'entrée : 146 décibels et une ambiance des grands soirs dans un Stade Vélodrome en fusion, avant même le coup d'envoi de cette demi-finale de l'Euro-2016. Devant les 67 000 spectateurs de l'enceinte marseillaise, les Bleus n'ont pas déçu. Bousculés par une belle équipe d'Allemagne, les hommes de Didier Deschamps se sont montrés d'une implacable froideur pour écarter la Mannschaft (0-2) et s'offrir un billet pour la finale du tournoi.

Ces Bleus, que l'on disaient friables en défense et parfois fantasques en attaque, ont prouvé qu'ils savaient se hisser au niveau de leurs adversaires. Et Antoine Griezmann, auteur d'un doublé historique, a lui confirmé qu'il était bien de l'étoffe des plus grands.

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Euro-2016 : les Bleus écartent l'Allemagne et s'offrent une finale face au Portugal

Mais malgré un score sans appel, les Bleus ont longtemps souffert face à cette Mannschaft pourtant amputée de Khedira, Gomez et Hummels. Les Allemands, supérieurs à tous les niveaux en première période, pourront même nourrir de gros regrets.

Ce sont eux qui se sont procurés les plus belles opportunités dans un premier acte pourtant remporté par les Français. En dehors d'une grosse alerte signée Griezmann, dont Neuer a détourné in extremis la frappe en début de match (7e), les hommes de Joachim Löw ont très bien géré leur entame de match.

L'Allemagne rate le coche, pas Griezmann

Un diesel qui a mis une quinzaine de minutes à se lancer, mais qui a privé les Français de ballon (33 % après 45 minutes). Et les opportunités se sont multipliées. Müller (13e, 32e, 39e), Can (14e), Schweinsteiger (27e) et Draxler (32e) ont tous eu une balle de but entre les pieds, mais aucun ne l'a convertie.

Les Bleus, en face, ont fait preuve d'une belle solidarité défensive, la charnière Koscielny-Umtiti choisie par Deschamps confirmant les dispositions rassurantes entrevues lors du quart de finale face à Islande. Et ils ont tenté de s'illustrer sur des phases arrêtées, sans succès. Dimitri Payet puis Paul Pogba ont frappé deux coup-francs aux 30 mètres, plein axe, mais n'ont trouvé que les gants de Neuer (24e, 37e).

Puis les hommes de Didier Deschamps sont sortis du bois en toute fin de première période. Griezmann, tout d'abord, a failli tromper Neuer sur une frappe excentrée du gauche, mais il a trouvé le petit filet (41e), avant que Giroud ne tergiverse trop face à Neuer et ne se fasse déposséder du ballon par Höwedes (42e).

Deux coups de semonce dont l'écho n'a pas tardé à retentir. Dans les arrêts de jeu, Schweinsteiger a été pris a défaut au duel, écartant le ballon de la main. L'arbitre italien du match, M. Rizzolli, a désigné le point de pénalty. Une offrande que s'est chargé de convertir Griezmann sans trembler, d'un parfait plat du pied (0-1, 45e+1).

Un doublé pour l'histoire

Déboussolés par ce cruel scénario, les Allemands ont eu du mal à repartir au combat en deuxième période. Et à trop aller chercher cette équipe de France dans son camp, la Mannschaft s'est découverte. Giroud (47e) et Griezmann (48e) ont failli soulager prématurément un Vélodrome bouillant mais tendu.

Puis, après un quart d'heure de relative accalmie, les Bleus ont de nouveau porté l'estocade sur le but allemand. Payet, peu en vue ce soir, a d'abord manqué sa frappe au terme d'un contre éclair (68e), avant que Griezmann ne tue le match.

Sur un ballon allemand perdu dans la surface par Kimmich, Pogba a réalisé un véritable numéro côté gauche avant de centrer dans la boite. Neuer, malheureux, a détourné sur Griezmann. L'attaquant français, lucide, a parfaitement ajusté le portier allemand pour le but du break (73e).

Malgré les vents contraires, la Mannschaft n'a pas abdiqué. Mustafi, entré en jeu après la blessure de Boateng, a même failli remettre les siens à l'endroit dans la foulée, mais son énorme frappe a terminée sur l'équerre du but de Lloris (74e).

Mais les dieux étaient tout simplement du côté des Bleus ce soir, à l'image du sauvetage tout aussi miraculeux que magistral réalisé par Lloris en toute fin de match sur une tête à bout portant de Kimmich (90e+3). De quoi conclure une soirée historique pour le football français, qui avait jusqu'alors toujours plié face à l'Allemagne en compétition, en témoignent les douloureux souvenirs de 1982, 1986 et 2014.

Au soir du 7 juillet, et à cette heure – tardive – la France n'a pas encore gagné le moindre trophée en cet été 2016. En revanche, elle a déjà commencé à écrire une nouvelle page de son histoire et s'est trouvé un leader en la personne d'Antoine Griezmann. Un porte-étendard dont on espère désormais qu'il ait les épaules aussi large que celles des Platini et Zidane qui ont jadis portés ces Bleus aux nues.

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