
Le corps calciné d'un inspecteur de police a été retrouvé dans la carcasse d'une voiture qui a explosé vendredi matin à Bilbao, au Pays Basque espagnol. Le véhicule avait vraisemblablement été piégé par l'ETA.
AFP - Un policier a été tué vendredi à Arrigorriaga, au Pays Basque espagnol (nord), dans un attentat à la voiture piégée attribué à l'ETA, qui a déchaîné une vague de condamnations.
La victime est un inspecteur de police âgé de 49 ans, Eduardo Puelles Garcia, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police régionale.
Le policier a été brûlé vif dans l'incendie provoqué par l'explosion de son véhicule qu'il venait apparemment de démarrer, à 09H05 du matin (07H05 GMT).
Le chef de l'exécutif régional basque, le socialiste Patxi Lopez, présentant ses condoléances à la famille, a attribué l'attentat à l'organisation indépendantiste armée ETA, tenue jusqu'alors pour responsable de 825 morts en 41 ans d'actions violentes.
"En ces moments si durs et difficiles, je veux dire à la famille" du policier qu'elle "a toute notre affection et celle de l'immense majorité de la société basque qui ne supporte plus les assassins et canailles de l'ETA", a déclaré M. Lopez au parlement régional basque de Vitoria, où les députés ont observé une minute de silence.
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a condamné l'attentat depuis Bruxelles où il devait participer à un conseil européen.
Cet attentat a suscité la réprobation unanime des partis politiques, des syndicats de police, du patronat basque et de l'Eglise catholique.
Le chef de la droite au Pays Basque espagnol, Antonio Basagoïti a notamment assuré les socialistes au pouvoir du soutien des conservateurs pour "vaincre l'ETA".
L'explosion "semble avoir été provoquée par une bombe ventouse" fixée sous le véhicule, une méthode souvent employée par l'organisation clandestine pour ses attentats meurtriers, selon l'entourage de M. Zapatero à Bruxelles.
Des images diffusées par la chaîne de télévision CNN+ montraient plusieurs voitures en flammes et une épaisse fumée noire s'élevant au dessus d'un parking en plein air où l'explosion s'est produite.
Selon un témoin cité par les médias, le policier n'est pas mort sur le coup. Il a en vain réclamé de l'aide alors qu'il était piégé dans son véhicule en flammes. Son épouse, en état de choc, a été hospitalisée.
Les membres des forces de l'ordre sont des cibles privilégiées de l'ETA qui figure sur la liste des organisations terroriste de l'Union européenne.
Si la responsabilité de l'ETA se confirme, il s'agirait de son premier attentat depuis les régionales du 1er mars au Pays Basque, où les socialistes ont ravi le pouvoir aux nationalistes souverainistes du PNV pour la première fois depuis le retour à la démocratie en Espagne.
Il s'agirait également de la première victime de l'ETA de l'année. Le dernier attentat meurtrier de l'ETA remonte au 3 décembre 2008, quand un tueur avait abattu un entrepreneur de 71 ans à Azpeitia.
La mairie d'Arrigorriaga a convoqué un rassemblement de protestation dans la journée. Patxi Lopez, exprimant sa "rage contenue", a de son côté convoqué une manifestation samedi à 18H00 (16H00) à Bilbao "pour lancer un nouveau cri du Pays Basque contre l'ETA, en faveur de la paix et de la liberté".
"Nous allons en finir avec eux en appliquant toute la force de l'Etat de droit. Ils nous ont montré le chemin de la douleur, nous, nous allons leur montrer le chemin de la prison", a lancé le chef de l'exécutif basque.
Durement frappée par les opérations policières à répétition en Espagne et en France, l'ETA avait indiqué le 25 mai qu'elle menait une "réflexion politique" pour "fixer une stratégie politico-armée efficace", sans évoquer un abandon inconditionnel de la lutte armée réclamé par Madrid.