
Le lancement de deux sondes lunaires par la Nasa, prévu depuis Cap Canaveral, est un nouveau pas pour les États-Unis qui espèrent pouvoir envoyer des hommes sur la Lune en 2020.
AFP - La Nasa va tenter de lancer jeudi deux sondes lunaires pour préparer, à l'horizon 2020, le retour des Américains sur la Lune où ils ont été les seuls à avoir jamais posé le pied, entre 1969 et 1972.
Le lancement à bord d'une fusée Atlas V est prévu depuis la base aérienne de Cap Canaveral en Floride (sud-est) proche du Centre spatial Kennedy à partir de 21H12 GMT (17H12 locales). Deux autres fenêtres s'ouvriront à 21H22 et 21H32 GMT.
L'agence spatiale américaine envisage de renvoyer des astronautes sur le seul satellite naturel de la Terre dans le cadre du projet d'exploration spatial dévoilé en 2004 par l'ancien président George W. Bush.
Il s'agit par ailleurs de la première étape pour préparer des missions d'exploration habitée vers Mars et dans l'ensemble du système solaire.
Le président Barack Obama a décidé de revoir ce programme baptisé Constellation mais sans jusqu'à présent remettre en cause ses grands objectifs.
Mercredi, le sénateur démocrate Bill Nelson, qui a effectué un vol à bord d'une navette spatiale, a estimé que le budget de la Nasa pour ce programme était insuffisant.
"La Nasa ne peut simplement pas accomplir l'objectif du président d'être sur la Lune en 2020", a-t-il dit lors de la première réunion de la commission sur le projet de vols spatiaux habités.
La sonde LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter) constitue avec son compagnon LCROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite) la première mission préparatoire de cet ambitieux projet.
"Cette mission robotique nous donnera les informations nécessaires pour prendre les meilleures décisions quant à la future présence humaine sur la lune", a expliqué lundi Todd May, directeur associé de la Nasa pour la science, notant que l'agence détient plus d'informations sur Mars que sur la Lune.
Les principaux objectifs du LRO seront, durant une mission de douze mois, de cartographier la surface lunaire avec un degré de précision inégalé, de repérer des sites possibles d'alunissage, de rechercher la présence éventuelle de glace notamment dans des cratères en permanence dans l'obscurité et d'obtenir des mesures précises de températures au sol et des radiations cosmiques.
Le LRO, une sonde de 1.916 kilos dont 898 de carburant, équipée de sept instruments, sera placée en orbite polaire ce qui lui fera survoler la Lune à 50 kilomètres, plus basse altitude de tous les vaisseaux ayant été en orbite lunaire.
Le voyage de la Terre à la Lune, distante de quelque 384.000 kilomètres, prendra quatre jours.
La sonde LCROSS, lancée à bord de la même fusée Atlas V, a une mission très spécifique de quête d'eau dans un cratère près du pôle sud où des émanations d'hydrogène détectées précédemment pourraient signaler la présence de glace.
Mais il s'agit d'une mission kamikaze. LCROSS restera attachée durant son périple de trois mois vers la Lune au deuxième étage de la fusée Atlas V, appelé Centaur, dont elle se séparera avant qu'il n'aille s'écraser dans un cratère lunaire à 9.000 kilomètres heure.
LCROSS, d'une masse de 891 kilos, subira le même sort quatre minutes plus tard, le temps pour ses neuf instruments, dont trois spectromètres, de capter et analyser les particules dans le panache de 350 tonnes de matériaux ayant résulté du choc avant de transmettre les résultats à la Terre. Il sera alors possible de déterminer si de l'eau se trouve dans ce cratère.
L'impact de Centaur, d'une masse de 2,36 tonnes, équivaudra à l'explosion d'une tonne de TNT qui devrait éjecter des débris jusqu'à six kilomètres d'altitude et creuser un cratère de 20 mètres de diamètre sur quatre de profondeur.