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Des sauterelles cyborg pourraient être les démineurs du futur

Des chercheurs sont parvenus à transformer une sauterelle en insecte cyborg capable de détecter des explosifs sur une zone minée, et de transmettre ses informations à distance.

Avez-vous déjà vu une sauterelle avec un sac à dos ? Nous oui. Enfin juste en photo.

Brain-jacked locusts could be the next bomb detectors https://t.co/BrRZQmCmPr pic.twitter.com/dLJMXoyavW

— Popular Science (@PopSci) 30 juin 2016

En équipant une sauterelle d’un mini "sac à dos" et de quelques autres gadgets, des chercheurs américains de l’université de Washington à St. Louis ont réussi à créer un insecte cyborg capable de détecter des explosifs à distance.

Les chiens et les robots faisaient pourtant ça très bien, alors pourquoi une sauterelle ? Avec ses antennes équipées de centaines de milliers de capteurs sensoriels, la sauterelle est naturellement douée en reniflage. Mais avant de pouvoir envoyer nos amis criquets en mission déminage, il a fallu les relooker du cerveau aux ailes.

Première étape : envoyer l’insecte au bon endroit

Nul doute qu’un endroit potentiellement truffé d’explosifs n’est pas vraiment une destination de choix, même pour une sauterelle. Alors pour diriger l’insecte dans la bonne direction, les chercheurs ont posé sur ses ailes un petit morceau de soie biologiquement compatible et capable de convertir la lumière en chaleur.

En orientant un laser sur l’une ou l’autre des ailes, la sauterelle tournera plus ou moins à gauche ou à droite, a expliqué Baranidharan Raman, auteur de l’étude, au site Popular Science.

En plus de servir de gouvernail, le matériau apposé sur l’insecte pourrait aussi permettre de collecter des résidus d’explosifs sur la zone dangereuse, pour ensuite les analyser.

Deuxième étape : pirater ses antennes

"L’odorat chimique de ces insectes est déjà extrêmement bien développé", explique Baranidharan Raman. "Elles peuvent sentir une nouvelle odeur qui surgit dans leur environnement en moins d’un centième de millième de seconde."

La sauterelle a beau être incollable en odeurs, elle n'est pas encore capable de raconter ses aventures aux humains. Alors pour pouvoir exploiter son génie olfactif, il a fallu lui faire subir un petit lavage de cerveau. 

En implantant chirurgicalement une électrode dans le cerveau de l'insecte, les chercheurs parviennent à determiner la présence ou non d'une odeur suspecte en fonction de l'activité éléctrique des neurones de l'animal.

NGO APOPO want to change rats' image w/ new crew of explosives-detecting rats...the HeroRATS https://t.co/vBOh2Con1Z pic.twitter.com/DmZaszgKGe

— Tree Ottawa (@treeottawa) 3 janvier 2016

Troisième étape : communiquer l’information à distance

C’est là que le mini sac à dos entre en scène. Pour pouvoir envoyer les données sur l’activité neuronale de l’insecte à distance, les ingénieurs ont fixé sur le dos de notre sauterelle un petit boitier. À l’intérieur, une puce reliée à l’électrode implantée dans le cerveau est capable de transmettre les informations à un opérateur éloigné.

Si cela fait déjà plusieurs années que les chercheurs penchent sur un insecte-démineur-cyborg, il faudra tout de même attendre encore un peu pour que les sauterelles rejoignent les rangs du GIGN.

Mais pour Baranidharan Raman, le potentiel des sauterelles est gigantesque : elles pourraient même, grâce à l'odeur, servir à établir des diagnostiques médicaux. 

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