
Au moins 80 personnes, dont 37 civils, ont été tuées en moins de 24 heures depuis lundi dans des raids aériens ou des combats au Yémen, où la situation se détériore gravement. L'ONU ne parvient pas à se faire entendre.
Alors que les pourparlers de paix organisés sous l'égide de l'ONU n'avancent pas, les raids aériens et les combats continuent de faire des victimes au Yémen. Depuis lundi 27 juin, en moins de 24 heures, des bombardements et des embuscades ont fait au moins 80 morts, dont 37 civils.
Ces 80 morts s'ajoutent aux 42 personnes tuées lundi dans une série d'attentats, revendiqués par l’organisation de l'État islamique (EI) dans un ancien bastion de son rival Al-Qaïda dans le sud-est. Entre vendredi et dimanche dernier, des combats et des raids aériens avaient déjà fait 74 morts sur différents fronts yéménites.
La situation militaire s'est gravement détériorée depuis la semaine dernière au Yémen. Pourtant des négociations sont en cours depuis le 21 avril à Koweït entre le gouvernement yéménite et les rebelles chiites Houthis. Celles-ci doivent être suspendues la semaine prochaine pour l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, le mois de jeûne musulman.
L’ONU ne parvient pas à se faire entendre
En visite dimanche à Koweït, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté les protagonistes du conflit à travailler avec son émissaire au Yémen pour "convenir d'une feuille de route de principes et parvenir rapidement à un accord global" pour mettre fin à 15 mois de guerre.
Mais sur le terrain, l'aviation de la coalition arabe sous commandement saoudien, qui intervient au Yémen en soutien aux forces gouvernementales, a lancé dans la nuit de lundi à mardi des raids contre les rebelles dans le sud de la province de Taëz (sud-ouest), selon des sources militaires.
Les raids, qui ont visé un véhicule chargé d'armes à un croisement de routes très fréquenté, ont fait 34 morts, dont 15 rebelles, ont indiqué ces sources. "Parmi les morts, figurent 19 civils, dont quatre femmes", a indiqué un responsable provincial, précisant que le véhicule militaire avait été détruit dans les raids, survenus peu après minuit mardi.
Dans la ville de Taëz, chef-lieu de la province éponyme, 11 civils et un soldat été tués par des tirs rebelles contre des quartiers résidentiels, a rapporté une source militaire, ajoutant que 9 militaires loyalistes avaient été blessés dans le bombardement.
Civils tués "par erreur"
Dans le secteur de Sanaa, un avion de combat de la coalition a bombardé "par erreur" un véhicule des forces gouvernementales, tuant quatre soldats et en blessant quatre autres, selon un responsable de la 3e région militaire.
Dans le sud, au moins sept membres d’une même famille, "dont deux femmes, une adolescente et deux fillettes" ont été tués mardi dans deux raids aériens contre des jihadistes d'Al-Qaïda, qui ont touché "par erreur" leur maison. Les raids ont été menés à l'aube, "probablement par un drone", dans la région d'Al-Mahfed, contrôlée par des combattants d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), a indiqué un responsable local.
La coalition sous commandement saoudien opère au Yémen depuis mars 2015 en soutien aux forces gouvernementales, alors que les États-Unis mènent campagne avec des drones contre les jihadistes d'Al-Qaïda, notamment dans le sud et le sud-est du Yémen.
Avec AFP