Des milliers de personnes ont participé dimanche à la marche organisée par les associations musulmanes de Mantes-la-Jolie (Yvelines) pour exprimer leur solidarité avec les forces de l'ordre six jours après le meurtre d’un couple de policiers.
Habitants de Mantes ou des communes environnantes, fidèles et scouts musulmans, mais aussi chrétiens, ils étaient des milliers dimanche 19 juin à Mantes-la-Jolie (Yvelines) à avoir répondu à l’invitation des associations musulmanes de la ville. Elles avaient appelé à une marche de solidarité avec la police après la mort de deux fonctionnaires, tués le 13 juin à Magnanville par Larossi Abballa, un homme de 25 ans qui s'est revendiqué de l'organisation de l'État islamique.
Entre 2 500 personnes, selon la police, et 4 000 à 5 000, selon les organisateurs, se sont retrouvées en début d'après-midi devant la Grande Mosquée, dans le quartier populaire du Val-Fourré, dans l'ouest de la ville.
Abdelaziz El Jaouhari, président de la mosquée de Mantes-Sud, à Mantes-la-Ville, une commune limitrophe, s'est joint au rassemblement. "Les politiques à eux seuls n'ont pas les solutions, la communauté musulmane non plus, mais ensemble, on peut peut-être en trouver une pour endiguer ce cycle infernal", a-t-il affirmé à l’AFP.
"Cette marche, c'est pour dire que la communauté musulmane n'a aucune responsabilité dans les actes criminels et la barbarie générés par le terrorisme, mais qu'elle se sent le droit et le devoir de les condamner et de se mobiliser contre", a-t-il ajouté.
"Dire que l'islam et les musulmans de France n'ont rien à voir avec ces criminels"
En tête de cortège, des représentants du collectif des mosquées du Mantois tenaient une banderole sur laquelle était inscrit "Mobilisons-nous contre la barbarie !" à côté du portrait de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, souriants.
Dans le cortège, nombre de musulmans étaient venus exprimer leur solidarité avec les policiers et condamner ce meurtre. "En faisant cette marche, on montre qu'on est tous unis contre les terroristes, ces monstres qui veulent à tout prix faire couler le sang", a expliqué Imane Remina, 18 ans, qui habite au Val-Fourré et qui porte le voile.
Mohammed Bouaalal, un commerçant de 34 ans d'Aubergenville, une commune voisine, est venu avec ses filles "pour dire, s'il fallait encore le démontrer, que l'islam et les musulmans de France n'ont absolument rien à voir avec ces criminels".
"Ils s'en prennent aujourd'hui aux policiers, demain c'est à nous (musulmans) qu'ils s'en prendront, comme on le voit en Égypte ou au Yémen", craint-il. "Parce qu'à leurs yeux, nous sommes des traîtres qui n'ont pas la même vision du monde."
Devant l'entrée du commissariat, ceint de barrières métalliques pour contenir la foule, les dignitaires musulmans ont déposé une gerbe après avoir observé une minute de silence. La foule a ensuite applaudi à l'adresse des fonctionnaires de police.
Avec AFP