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#LoveWeek : Léa, 19 ans, nous raconte son coming out

Après la tuerie d’Orlando, Mashable FR a voulu donner l’impulsion d’une "Love Week", une semaine pour la liberté d’aimer. Pour la clôturer, voici le témoignage de Léa, une jeune fille heureuse d'avoir enfin fait son coming out.

"J'ai découvert que l'amour de ma vie était une femme, il y a maintenant neuf mois. Çela fera neuf mois demain que j'ai arrêté de me mentir et que j'assume vraiment que je suis lesbienne. Je n'avais jamais ressenti ça avant."

"Je pense que cette personne est mon âme sœur. Ce que les gens peuvent penser, je m'en fiche pas mal : pour moi l'amour est la plus belle chose dans une vie. En quoi deux filles ensemble poseraient problème tant que le bonheur et l'amour sont là ? C'est la même chose pour un mec et une fille, ou deux mecs ensemble. Je me suis menti pendant 19 ans de ma vie... Aujourd'hui, je suis enfin heureuse et c'est tout ce qui compte !"

Le déclic

"Je répétais souvent à mes amis que je voulais 'essayer' avec une fille. Mais au fond, c'était surtout pour voir si ce à quoi je pensais était vrai. J'ai donc 'essayé' avec une fille en Erasmus (personne ne pouvait me connaître et me juger) puis j'ai compris. Je me suis prise à mon propre jeu et j'ai éprouvé des sentiments. Avec les hommes, je n'avais jamais ressenti cette petite boule au ventre, si agréable."

"Pendant un an, je me suis donc revendiquée bisexuelle, parce que je n'assumais pas encore complètement. J'étais un peu perdue après cette expérience, je ne voulais pas être attirée par les filles mais c'était plus fort que moi. Le déclic, je l'ai eu durant cette année un peu dingue. Puis j'ai décidé d'accepter mon orientation sexuelle, je ne voulais pas être triste et me forcer à aller avec un mec – ce que je faisais avant."

Le coming out

"La première à avoir été au courant, c'est ma cousine. J'étais assez stressée de lui dire, mais finalement, j'ai été surprise par sa réaction. Elle m'a simplement dit : "C'est juste ça, ton annonce ? Mais c'est pas grave, je m'en fous tu sais. Tu fais ce que tu veux si tu es heureuse, on n'est plus au 17ème siècle". Soulagement. Puis je l'ai avoué à mes sœurs. Elles étaient toutes les deux très contentes aussi : l'une voulait qu'on aille dans des bars gays ensemble, l'autre me posait plein de questions. Très ouvertes et très curieuses, elles m'ont beaucoup aidé lorsque je l'ai avoué à mes parents. Là, ce fut plus difficile. J'ai commencé par ma mère. Je lui ai dit que j'avais une copine et non un copain. Ses premières réactions m'ont fait de la peine. J'ai pleuré, mais je pense qu'elle a compris et m'a vite prise dans ses bras."

"J'ai pleuré, mais je pense qu'elle a compris et m'a vite prise dans ses bras"

"Quant à mon père, j'ai vu dans ses yeux une énorme déception. Il a d'abord pensé que c'était une blague et a tenu des propos très blessants. Puis il est revenu vers moi, et il m'a dit qu'il m'aimait et que si j'étais heureuse, c'était le principal. Maintenant, tous les deux acceptent complètement ma copine. Ils se rendent bien compte que je suis heureuse. Je n'avais d'ailleurs jamais présenté personne avant elle. Alors ils ont compris. Ils ont juste peur que des "cons" nous fassent du mal."

Son espoir

"Pour ceux qui n'osent pas assumer, voici mon message : foncez. Il le faut. C'est un vide qu'on remplit une fois que l'on accepte son orientation sexuelle. La société nous conditionne, en nous biberonant à l'image du couple qui doit forcément être constituée d'un homme et d'une femme. Mais les mentalités peuvent encore changer."

"Les mentalités ne changeront pas en une journée"

"Bien sûr, je dois admettre qu'il nous arrive, à ma copine et moi, de ne pas nous assumer publiquement quand on sent que l'on traverse des endroits qui "craignent" un peu le soir. Je suis énervée d'avoir encore à cacher mon amour à certains moments. Mais je sais aussi que toutes les mentalités ne changeront pas en une journée. Il faut du temps."

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