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La Fédération internationale d’athlétisme maintient la suspension des athlètes russes

La Fédération internationale d’athlétisme a voté vendredi le maintien de la suspension infligée à la Russie pour de nombreux cas de dopage. Certains athlètes russes pourraient malgré tout participer aux JO de Rio en août.

La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) s’est montrée inflexible, vendredi 17 juin à Vienne, en votant en faveur du maintien de la suspension infligée à la Russie en raison de nombreux cas de dopage. Néanmoins, l’organisation laisse la porte ouverte à la présence de certains athlètes russes aux Jeux olympiques de Rio au mois d'août.

Les athlètes pour lesquels le Comité international olympique (CIO) donnerait un avis favorable concourraient alors sous le drapeau olympique et non sous le drapeau russe.

"Violation des droits de l'Homme"

Vitali Moutko, le ministre russe des Sports, a évoqué une "décision attendue" et annoncé que la Russie allait "réagir". Samedi, les autorités russes ont annoncé  l'ouverture d'une enquête pour "abus de pouvoir" contre l'ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou à l'origine des révélations sur l'existence d'un système généralisé de dopage. Le comité d'enquête russe l'accuse "d'avoir essayé de dissimuler des défaillances et des violations dans ses activités".

Yelena Isinbayeva, la double championne olympique de saut à la perche, qui espérait finir sa carrière en beauté à Rio, a pour sa part annoncé qu'elle porterait plainte devant les tribunaux. "C'est une violation des droits de l'Homme. Je ne peux pas me taire, [...] je vais prendre des mesures. Je vais m'adresser à une cour des droits de l'Homme", a-t-elle déclaré à l'Agence de presse russe TASS, sans préciser exactement auprès de quel tribunal elle souhaitait porter l'affaire.

Plus tôt dans la journée, VitaliMoutko avait plaidé la cause russe auprès de l’IAAF : "Au vu de nos efforts, je vous demande de reconsidérer votre position sur la suspension de nos athlètes". Il avait assuré que la Russie "a fait tout ce que lui a demandé la commission de l'IAAF pour être réadmise dans les compétitions".

Racket, corruption et blanchiment

L'IAAF semblait vendredi d'un avis très différent en assurant que la Fédération russe aurait encore eu besoin de "18 à 24 mois" pour se mettre en conformité avec les règles internationaux antidopage.

Vendredi encore, le président russe Vladimir Poutine a une nouvelle fois balayé ces accusations, martelant que la Russie ne disposait pas de programme "de dopage organisé par l'État".

Pourtant, la Russie, ses instances sportives et antidopage, a organisé et couvert le dopage dans "son" athlétisme, en rackettant ses propres athlètes et allant jusqu'à corrompre l'ancien président de l'IAAF, Lamine Diack (1999-2015), mis en examen pour blanchiment aggravé et corruption. Avec l'affaire russe, l'athlétisme mondial a plongé dans la plus grave crise de son histoire.

La suspension des athlètes russes a été décidée en novembre après les révélations d'une commission indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) sur un programme de dopage quasi-systématique en Russie.

L'IAAF l'avait maintenue une première fois en mars et une nouvelle fois ce vendredi lors d'une réunion à Vienne. En vertu de cette décision, les athlètes russes restent bannis des compétitions organisées par l'IAAF, comme les championnats d'Europe d'athlétisme d'Amsterdam le mois prochain.

Le choix de l’IAAF est grave dans un pays où l’athlétisme est le sport olympique numéro 1. Les Russes ont acquis la deuxième place mondiale dans cette discipline, après les Américains.

Avec Reuters et AFP