L'Otan va déployer quatre bataillons "robustes" dans les trois pays baltes et en Pologne, en réponse aux agissements de la Russie en Ukraine, a annoncé, lundi, le secrétaire général de l'Otan. Une décision qui doit être confirmée par l'UE.
La présence de l’Alliance atlantique dans les pays baltes et en Pologne sera bientôt renforcée. Le chef de l’Otan, le secrétaire général Jens Stoltenberg, a annoncé lundi 13 juin que les ministres de la Défense des pays membres allaient approuver le déploiement de quatre bataillons "robustes" en Estonie, Lettonie, Lituanie et en Pologne, en réponse aux agissements de la Russie en Ukraine.
"Ceci enverra un signal clair que l'Otan est prête à défendre tous les alliés" en cas d'agression extérieure, a déclaré lundi Jens Stoltenberg, lors d’une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance, à Bruxelles.
La décision d'envoyer des troupes aux confins orientaux de l'Alliance atlantique, perçue par Moscou comme un geste de défiance, sera confirmée mardi 14 juin par les 28 ministres de la Défense, même si tous les détails sur "la taille, l'étendue et la composition" de ces bataillons devront ensuite être affinés.
L’Otan a fait savoir que les bataillons œuvreront en rotation dans les quatre pays plutôt que d’y être basés en permanence. "Nous allons déployer en amont des forces de combat" et "chaque bataillon représente 800 à mille soldats" qui seront stationnés par rotation pour une durée de "six à neuf mois", a précisé l'ambassadeur des États-Unis auprès de l'Otan, Douglas Lute.
Une réponse aux actions de la Russie en Crimée et en Ukraine
Ce déploiement vient compléter une série de mesures prises depuis le début de la crise ukrainienne, au printemps 2014, pour augmenter la réactivité des armées alliées et soutenir les pays membres de l'Otan partageant une frontière avec la Russie.
"Il ne peut y avoir aucun doute sur le fait que ce que nous avons fait est une réponse aux actions de la Russie en Crimée [annexée en mars 2014, NDLR] et en Ukraine", où les Occidentaux accusent Moscou de soutenir les rebelles séparatistes, a souligné Jens Stoltenberg.
"Avant cela, il n'était pas question de parler d'une présence militaire du genre de celle que nous aurons désormais" dans les pays baltes et en Pologne, a-t-il fait valoir lors d'une conférence de presse. "Notre défense et notre dissuasion ne reposent pas uniquement sur quatre bataillons. Ceux-ci font partie d'un changement bien plus profond de notre posture, en réponse aux défis auxquels nous faisons face", a insisté le chef de l'Otan.
Réunis en sommet à Varsovie les 8 et 9 juillet, les chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance devraient réaffirmer le déploiement de ces troupes, et en dévoiler tous les détails opérationnels.
Avec AFP