
Le procureur général du Brésil a demandé à la Cour suprême l'autorisation d'arrêter le président du Sénat, Renan Calheiros, ainsi que trois autres hommes politiques, accusés d'avoir tenté de nuire à l'enquête sur le scandale de Petrobras.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Petrobras. Le procureur général du Brésil a demandé à la Cour suprême l’autorisation d’arrêter quatre hommes : le président du Sénat, Renan Calheiros, le président du Parti du mouvement démocratique brésilien, Romero Juca, le président suspendu de la chambre des députés, Eduardo Cunha et l’ex-président du Brésil, José Sarney.
Tous sont accusés d’avoir tenté de nuire à l’enquête en cours - baptisée "Lavage express" - sur le scandale de Petrobras. Cette opération avait mis au jour des mécanismes de surfacturations et de commissions occultes autour de Petrobras mettant en cause plusieurs dizaines de cadres d’entreprises et de responsables politiques.
Leur arrestation met aussi à mal le président intérimaire du Brésil, Michel Temer, qui a pris la succession de Dilma Rousseff, provisoirement écartée du pouvoir. Le gouvernement de Temer a déjà perdu deux ministres, impliqués dans le scandale, et le ministre du Tourisme est à son tour visé. Pis, si Renan Calheiros venait à être relevé de la présidence du Sénat, le poste reviendrait à un allié de Dilma Rousseff, le sénateur Jorge Viana.
Sur les 55 sénateurs qui se sont prononcés le mois dernier pour la mise en accusation de la présidente, une douzaine sont désormais indécis, selon la presse brésilienne, or 54 voix, soit la majorité des deux tiers, sont nécessaires pour sa destitution. L’issue de la procédure pourrait donc dépendre d’un ou deux élus.
Si elle échoue, Dilma Rousseff pourra théoriquement achever son mandat, qui court jusqu’en 2018, mais de nombreux Brésiliens la jugent trop affaiblie pour reprendre ses fonctions et pensent qu’elle sera contrainte de convoquer des élections anticipées.
Avec Reuters