On débute cette revue de presse avec l’entretien accordé par François Hollande au journal local La Voix du nord. Une interview où le président interpelle une nouvelle fois les opposants à la loi Travail.

«Il faut savoir arrêter une grève», lance le chef de l’Etat, empruntant là une formule célèbre de Maurice Thorez. Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenu», avait déclaré l’ancien secrétaire général du parti communiste lors du Front populaire, en 1936. 80 ans après, le président parle aux cégétistes pour leur rappeler que « e gouvernement a montré sa volonté de dialogue», et que le temps presse, à 3 jours du coup d’envoi de l’Euro. 80 ans après, son ministre de l’Economie, s’est quant à lui rendu hier matin à Montreuil, fief communiste de la banlieue parisienne, pour dévoiler un timbre célébrant le Front populaire. Mal lui en a pris, à en croire le Monde, qui rapporte qu’Emmanuel Macron a été accueilli par des jets d’œuf lancés par des opposants à la loi Travail. Mais qu’importe. «On l’attaque, il s’accroche, (il) se prend les pieds dans le costume, il poursuit ses rencontres de terrain, il est accueilli par des oeufs à Montreuil, il persiste encore. Les difficultés renforcent sa détermination, voire forgent, veut-il croire, sa stature d’homme courage, quasi christique», relèvent les Echos, qui évoquent un ministre pris «en sandwich» entre les réformistes et la gauche de la majorité. Emmanuel Macron n’est toutefois pas le seul à s’être retrouvé pris à partie par des Français en colère, rappelle le Parisien, qui assure que certains déplacements sont désormais «annoncés à la dernière minute pour prendre les mécontents de court». «Le gouvernement va-t-il devoir se barricader?», demande le journal, qui ironise sur ces ministres obligés de «marcher sur des œufs».

Le gouvernement doit aussi affronter à présent le mécontentement lié à la loi Sapin 2, baptisée «loi sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique». Ce texte touche à tout, dont l’examen a débuté hier à l’assemblée nationale, a pourtant été présenté comme un moyen pour l’exécutif de se racheter une virginité auprès d’une majorité déchirée sur la loi travail. Mais son projet ne semble, à l’arrivée, satisfaire grand monde - pas l’Humanité, en tout cas, qui critique l’absence d’encadrement réel des rémunérations des dirigeants des grandes entreprises: «salaires indécents: les grands patrons gardent les mains libres», accuse le journal. Le projet de loi Sapin 2 pourrait en revanche instaurer la publication des données fiscales des entreprises «pays par pays», selon les Echos - une mesure réclamée par les ONG pour lutter contre l’évasion fiscale, mais dénoncée, cette fois, par le patronat, qui juge que la proposition, qualifiée de «suicide», risque notamment de porter atteinte à la confidentialité de ces données. Un autre article de la loi Sapin 2 prévoit également d’ouvrir aux non-diplômés la réalisation de petits travaux jusque là réalisés par les seuls artisans. Mais ces derniers évidemment, protestent à leur tout pour défendre leur qualification, et la Croix rappelle que l’Allemagne avait procédé à ce type de libéralisation en 2004, pour un bilan plutôt «mitigé».

A la Une également, la présidentielle américaine, qui s’invite du côté de Libération et du Figaro. Désormais assurée d’être investie par les démocrates, Hillary Clinton reste «sous le feu des critiques de Donald Trump et surtout de son rival démocrate, Bernie Sanders», selon Libé. «Tous contre elle», titre le journal. Le candidat républicain a quant à lui les honneurs du Figaro, qui se demande s’il peut réussir à «gagner» cette élection. Certains sondages l’annoncent à égalité avec l’ancienne secrétaire d’Etat.

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