envoyé spécial France 24 à Roland-Garros. – Dominatrice de la tête et des épaules face à Serena Williams, Garbiñe Muguruza est devenue la première Espagnole à remporter Roland-Garros depuis Arantxa Sanchez en 1998. À 22 ans, elle incarne désormais le futur du tennis féminin.
Tout le monde voyait jusqu'alors en Garbiñe Muguruza le visage du tennis de demain. Elle incarne désormais celui d'aujourd'hui. À 22 ans, l'Espagnole a décroché son tout premier titre du grand chelem en dominant une légende de la WTA en la personne de Serena Williams. Muguruza, quatrième joueuse mondiale, s'est montrée solide et inspirée face à une adversaire sur courant alternatif, qu'elle a logiquement battue en deux manches (7-5, 6-4).
Après plusieurs opportunités de break à 2-1 dans le premier set, Serena Williams a finalement été la première à céder sa mise en jeu. Un avantage arraché par Garbiñe Muguruza dès le cinquième jeu (3-2), que la numéro 4 mondiale a failli payer dans la foulée, en enchaînant deux double-fautes avant de redresser la barre et de basculer à 4-2.
Ce break d'avance, l'Espagnole a tout de même fini par l'abandonner face aux coups de boutoir de son adversaire (4-4). Un contretemps rapidement digéré, puisque la native de Caracas a su retrouver de la longueur de balle et concrétiser son excellent niveau de jeu en emportant la première manche (7-5).
Serena Williams balayée
Paralysée par l'enjeu – un 22e titre du grand chelem, record de Steffi Graf égalé – Serena Williams a totalement manqué la reprise, en lâchant d'entrée sa mise en jeu. Une offrande dont l'Espagnole n'a pas eu le loisir de profiter. Orpheline de son service en début de set – trois double-fautes dès le 1er jeu – elle a logiquement laissé l'Américaine recoller.
Mais face à cette Serena là, Garbiñe Muguruza avait semble-t-il un peu de marge. Un nouveau break construit sur les fautes directes de son adversaire allait même permettre à l'Espagnole de faire la course en tête dans cette 2e manche (3-1 puis 4-2).
Sur le service de la numéro un mondiale, Muguruza aura même été toute proche de concrétiser cette première victoire en grand chelem, mais Serena Williams a brillamment sauvé quatre balles de match à 5-3. Un baroud d'honneur finalement effacé, quelques minutes plus tard, sur un ultime lob parfaitement dosé par l'Espagnole, venu sceller le sort de cette finale (7-5, 6-4 en 1h43 de jeu).
Avec, sur le court central, un sentiment quelque peu partagé : celui, enthousiaste, d'avoir eu l'honneur de sacrer une nouvelle reine de Roland-Garros et l'autre, amer, lorsque l'on sait combien Serena Williams, symbole de l'ère Open, aurait mérité de remporter ce fameux 22e titre du grand chelem. Pour l'Américaine, après une demi-finale ratée à l'US Open 2015 puis une finale perdue lors de l'Open d'Australie début 2016, il faudra désormais digérer la déception d'une nouvelle occasion manquée à Paris. Avant de repartir au combat, fin juin, sur l'herbe de Wimbledon.