Après quatre années d'attente, une trêve de 48 heures a été instaurée mercredi à Daraya, dans le sud-ouest de Damas, et de l'aide humanitaire avec des médicaments, des vaccins et du lait infantile a pu y être acheminée.
Une trêve de 48 heures a été instaurée mercredi 1er juin à minuit à Daraya, un des faubourgs de Damas, où de l'aide humanitaire a été acheminée, a annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Un convoi est également parvenu à Mouadamiya, un autre faubourg de la capitale syrienne privé de vivres.
Le ministère russe de la Défense avait annoncé plus tôt l'entrée en vigueur d'un "régime de calme", ainsi que le qualifie Moscou, pour permettre l'acheminement d'une aide humanitaire vers Daraya, une ville où 4 000 habitants, dont 500 enfants sont, selon l'ONU, "au bord de la famine".
Des médicaments, des vaccins et du lait infantile ont pu y être acheminés. En revanche, aucune aide alimentaire n'a pu être apportée aux populations assiégées. Un porte-parole de l'ONU a dit espérer que la nourriture puisse arriver dans des convois ultérieurs.
#BREAKING: Nous venons d'entrer dans la ville de #Daraya en #Syrie, aux côtés de l'@ONU_fr et du @SYRedCrescent. pic.twitter.com/rBybw39VRB
— CICR (@CICR_fr) 1 juin 2016Située près d'une grande base aérienne et à quelques kilomètres du palais présidentiel, Daraya est assiégée et régulièrement bombardée depuis 2012, date depuis laquelle aucun convoi humanitaire n'avait pu se rendre dans la ville.
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense dit avoir coordonné l'instauration de la trêve avec les autorités syriennes et avec les États-Unis pour "livrer de l'aide humanitaire à la population. Elle (la trêve) a pris effet à minuit".
Une première étape obtenue grâce à la pression internationale
La date du 1er juin a été choisie à l'instigation du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui avait prévenu qu'au-delà de cette date, les Nations unies se tiendraient prêtes à parachuter de l'aide humanitaire.
"Nous avons été informés que le régime autoriserait l'accès à Daraya, voire à Mouadimiya", a déclaré un diplomate occidental. "Attendons donc de voir, ce n'est pas une coïncidence si cette annonce intervient à la veille de la date fixée pour les premiers parachutages. Il n'y a rien de neuf dans cette tactique."
Pour Basma Kodmani, négociateur de l'opposition syrienne, cette aide n'est qu'une première étape qui a été obtenue grâce à une pression extrême de la part de la communauté internationale sur le gouvernement syrien.
"La première leçon est que la pression et les ultimatums sont les seuls moyens de faire entendre quelque chose au régime syrien", a-t-il dit. "Nous ne pouvons bien sûr pas nous satisfaire d'un seul convoi comme cela a été le cas aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Avec Reuters