Au menu de cette revue de presse française, mardi 31 mai, la poursuite des mouvements sociaux contre la loi Travail, et la détermination affichée de François Hollande. Les voix de Pierre Gattaz et Philippe Martinez. Les voies pour sortir du conflit. Et le «costard» d’Emmanuel Macron.
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Au menu de la revue de presse française, toujours, la contestation contre la loi travail, qui gagne à présent les secteurs des transports.
Les grèves se multiplient, et François Hollande répète qu’il n’est pas question de retirer le texte. Le président le dit à nouveau, ce matin, dans Sud-Ouest: le projet de loi travail est «une loi de progrès utile à notre pays». Alors que le chef de l’Etat affiche sa détermination, le patron des patrons, Pierre Gattaz, s’en prend violemment à la CGT, qui a pris la tête de la contestation. Dans un entretien au Monde, le président du Medef accuse ses militants de se comporter «comme des voyous, comme des terroristes», et affirme que «le sigle CGT est égal à chômage». Des propos qui ont amené le secrétaire général du mouvement, Philippe Martinez, à évoquer une éventuelle plainte pour diffamation contre le président du Medef. Philippe Martinez est présenté par le Monde comme «le Lider Maximo de la contestation sociale» - une sorte de Fidel Castro hexagonal qui serait parvenu à imposer sa ligne, «l’opposition radicale au gouvernement». Dans le dessin de Kak, pour l’Opinion, on le retrouve sous les traits d’un petit caïd de lycée, aux côtés du responsable de Force ouvrière, également opposé à la loi travail. Tous deux sont coiffés de bonnets d’âne, et attendent le délégué CFDT, à la sortie du conseil de classe, présidé par Manuel Valls. Laurent Berger, lui, a validé le projet du gouvernement: «la négo, c’est pour les fayots», lui lance Philippe Martinez.
Le secrétaire général de la CGT se dit prêt, néanmoins, à «discuter» avec l’exécutif, selon les Echos, qui racontent que Philippe Martinez a «commencé à changer de ton», dimanche, en se félicitant que Manuel Valls lui ait téléphoné la veille. Hier, il aurait franchi un nouveau pas, en acceptant de débattre avec Laurent Berger, sans évoquer le retrait de la loi travail. Le responsable syndical est-il en train de lâcher du lest? C’est en tout cas ce que serait en train de faire le gouvernement, d’après le Figaro, qui annonce que François Hollande «signe des chèques pour tenter d’enrayer la crise». Le journal rappelle que le chef de l’Etat a ainsi promis qu’il ne couperait pas, finalement, les crédits de la recherche et qu’il a promis aux enseignants un plan de revalorisation de leurs carrières d’un milliard d’euros, dont 500 millions dès l’année prochaine.
Libération, de son côté, a choisi d’étudier les pistes qui pourraient dénouer le conflit. «Par ici la sortie de crise», indique le journal, qui propose, notamment, de « garantir le maintien du tarif des heures supplémentaires, et (de) restaurer un droit de regard - très formel - de la branche sur les accords d’entreprise». Et La Croix donne la parole à six personnalités, qui expriment ce que ces tensions disent sur l’état de la France. D’après Patrick Bernasconi, qui dirige le Conseil économique et social, celui-ci devrait d’ailleurs s’apprendre «dès l’école».
Un coup d’œil au Parisien, pour terminer. A la Une, ce matin, Emmanuel Macron. Le ministre de l’Economie, qui vient de lancer le mouvement «En marche!», est-il l’homme providentiel lancé au galop vers la présidentielle, ou un simple sous-marin du candidat Hollande? Et si Emmanuel Macron portait «un costard trop grand pour lui ?», s’interroge le journal, dans une allusion à la sortie polémique du ministre en fin de semaine dernière, face à des grévistes: «le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler». «Emmanuel Macron ange ou démon?», demande le Parisien, qui lui reconnaît le mérite de «vouloir secouer la France», mais estime que «(son) pire ennemi, c’est peut-être lui-même, cette assurance de premier de la classe qui frise l’arrogance, cette prétention à réinventer la politique en utilisant de vieilles recettes, et cette ambition à peine maîtrisée que l’on sent prête à tout».
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