Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné lundi la répression des manifestants contre la Loi travail en France, après avoir été lui-même critiqué en 2013 pour avoir fait usage de la force contre les opposants au parc Gezi.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a "condamné" lundi 30 mai l'usage de la force par la police française contre des manifestants, se disant même "préoccupé" de la situation en France. En 2013, il avait été lui-même vivement critiqué après la répression policière de manifestations antigouvernementales en Turquie.
"Je condamne la violence exercée par la police française contre les gens qui usent de leur droit de manifester", a-t-il déclaré lors d'un discours public à Istanbul. "Ils (les pays d'Europe) nous avaient fait remarquer qu'il étaient inquiets (de la situation en Turquie). Eh bien, moi-aussi, je suis préoccupé par ce qui se passe en France", a déclaré avec ironie l'homme fort du pays.
Recep Tayyip Erdogan s’en est aussi pris aux médias occidentaux, accusés selon lui de ne pas avoir couvert la fronde sociale en France, née de la contestation d'une réforme du droit du travail que le gouvernement socialiste veut mettre en œuvre.
Erdogan critiqué pour la répression en Turquie
En juin 2013, une vague inédite de violentes manifestations avait fait vaciller le gouvernement islamo-conservateur turc, dirigé par Erdogan, qui a tout de même été élu président en 2014.
Cette contestation avait démarré par la mobilisation d'une poignée d'écologistes opposés à un plan d'aménagement urbain qui prévoyait la destruction du parc Gezi, un jardin public de la place Taksim d'Istanbul.
La violente répression de ce noyau de protestataires avait déclenché un mouvement de masse contre Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la Turquie. Les heurts entre policiers et manifestants avaient fait huit morts et plus de 8 000 blessés.
Par ailleurs, le président turc est fréquemment accusé de museler les médias dans son propre pays. La Turquie figure à la 149e place (sur 180) du Classement 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Avec AFP