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Xavier Niel, au top de sa forme : "L'État n'a plus d'argent mais moi j'en ai"

Dans une longue interview publiée vendredi par le magazine Society, le patron de Free revient sur son ascension fulgurante.

Il est le "patron préféré des Français" : "sans cravate" et "qui se vante d'avoir redonné du pouvoir d'achat en cassant les prix des forfaits téléphone", rappelle le magazine Society, qui sort ce vendredi 27 mai un long entretien de Xavier Niel.

Un entretien fou avec #XavierNiel, demain dans Society. pic.twitter.com/ayDJvTcDgl

— Society Magazine (@SocietyOfficiel) 26 mai 2016

Cette interview de la 7e fortune de France (ou 10e, selon les sources) révèle deux ou trois choses sur ce personnage tantôt vu comme un ultralibéral sans vergogne, tantôt comme un poil à gratter du système.

"Pirater le système"

Interrogé sur ses passages en prison et les leçons qu'il en retient, Xavier Niel répond : "Pirater le système, vous pouvez le faire de manière légale : par exemple, l’école 42 [école française d’informatique privée financée par Niel, ndlr], c’est un piratage du système. C’est prendre l’éducation et dire ‘on n’a plus besoin de profs’, c’est appliquer l’économie collaborative à l’éducation... On est les premiers à le faire au monde, et c’est une forme de hacking". Il poursuit :  "Ne pas respecter la loi, c’est autre chose. Quand vous avez vécu ce que j’ai vécu, quand vous avez compris ce qui peut vous arriver si vous mordez la ligne jaune, vous n’avez plus jamais envie de la mordre."

"Le libéralisme, c'est de gauche"

“Le libéralisme, je crois que c’est plutôt de gauche. Parce que le libéralisme tel que je le conçois, c’est un libéralisme qui donne sa chance à chacun”, estime celui qui promet d'injecter encore plus de moyens dans son école 42. "Parce que l'État n'a plus d'argent mais moi j'en ai, je pense qu'investir dans un truc comme l'école 42, c'est en faire bon usage", explique-t-il. Au cours de l'entretien, Xavier Niel se décrit davantage comme un homme de conviction qu'un dirigeant d'entreprise : "Je ne me considère pas comme le patron de Free, je me considère comme le directeur de la stratégie", fait valoir celui qui aura reçu 361 e-mails depuis le début de l'interview. "Mon vrai métier, c'est de répondre à ces mails."

"Je me suis fait tout seul"

À propos de son statut de patron le plus populaire de France, Xavier Niel nuance : "Pas toujours. Je suis régulièrement battu par Michel-Édouard Leclerc, Afflelou de temps en temps." Avant de concéder : "Moi, je suis aimé parce que je ne suis pas un patron. Je suis tout l’inverse d’un patron. Je ne suis pas là de manière héréditaire. Je me suis fait tout seul. Les gens de la rue reconnaissent ça..." 

"Je ne crois pas à l’héritage. Ça ne me correspond  pas. Alors je donne. À des fondations diverses et variées. Les montants se comptent en centaines de millions. Et si je fais ça, c’est  qu’au-delà d’un certain montant, l’argent, c’est une charge, et non pas une chance", assure Xavier Niel. "Vous considérez que vous gagnez trop d’argent ?", enchaîne Society. "Je n’aime pas quand vous le dites comme ça. Mais ouais. Ouais, l’idée de fond peut correspondre à ça", reconnaît le patron de Free.

En attendant le prochain numéro de Politis devrait comporter une "enquête sur le système Free" qui promet de mettre en lumière les techniques de "fichage", la "répression syndicale" et les "licenciements abusifs" de l'entreprise.